NPA Révolutionnaires

Nos vies valent plus que leurs profits
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Écologie : l’internationalisme n’est pas une option

Nous reproduisons ici une partie de l’intervention de Raphaëlle, étudiante à Lyon et porte-parole du NPA jeunes, lors du meeting d’ouverture de la conférence nationale jeunes, tenu le 26 avril à Paris. Cette conférence qui a rassemblé 330 camarades qui se sont exprimés dans les assemblées générales locales, s’est conclu à Paris par un week-end de discussion entre les 70 délégués qui ont adopté une déclaration politique. Le meeting, ouvert, a rassemblé plus de 200 camarades pour le lancement de la campagne à Paris de notre liste « Pour un monde sans frontières ni patrons, urgence révolution ! ».

Le gouvernement nous montre qu’il a pris au sérieux cette question notamment en mettant en place le « pass rail ». Ils nous disent qu’avec, on peut voyager en train en illimité. Alors oui, en illimité, mais en respectant quelques conditions un peu limitantes quand même : il faut avoir moins de 27 ans, avoir du temps à perdre en TER puisque ça n’ouvre pas droit au TGV, vivre en dehors de la région parisienne puisque le réseau d’Île-de-France ne rentre pas dans le périmètre. Et en plus, c’est seulement pour cet été. Vraiment pas de quoi crier à l’idée du siècle. On ne sait pas, dans leur tête, si le pass rail devait vraiment permettre aux jeunes des classes populaires de partir en vacances ou si c’était juste un moyen de s’acheter bonne conscience depuis la première classe. Après tout, les enfants de la bourgeoisie continueront de prendre le TGV ou l’avion !

Avec une « écologie » si inégalitaire, pas étonnant que l’extrême droite ait une autoroute pour cracher sa démagogie à haute teneur en carbone. On se rappelle ce député RN qui disait que les experts du Giec exagéraient. Lors d’un débat la semaine dernière avec Jean-Marc Jancovici, un responsable du RN, Jean-Philippe Tanguy, s’attaquait à toutes les mesures écologiques au nom de la défense du mode de vie des classes populaires. Titre : touche pas à ma voiture Diesel ! Sous-titre : et touche surtout pas à celle que conduit le chauffeur de Marine Le Pen, car, rappelons-le, elle n’a pas le permis. Moi, j’ai le permis et j’aimerais passer moins de temps dans les bouchons, pouvoir prendre plus les transports en commun, le vélo ou marcher, j’aimerais que la vie soit organisée de telle manière que l’on puisse se déplacer autrement, mais ça demanderait des investissements et, plus généralement, que toute notre existence ne tourne pas autour de l’exploitation, ça demanderait de faire payer les patrons et même de les dégager, de renverser cette société où c’est le profit qui tient le chronomètre. Et ça, bien sûr, ce n’est pas l’extrême droite qui le dira !

On ne peut pas compter non plus sur la gauche pour dire de telles choses. Lors du même débat chez Jancovici, auquel d’ailleurs on n’était pas invité et c’est dommage, car Selma et Gaël auraient eu bien des choses à dire, l’écologiste Marie Toussaint a parlé de « changer le rapport au temps » et elle a évoqué le fait qu’il fallait un « changement de société » sans développer derrière. OK, allons-y gaiement, je le fais pour elle puisqu’elle n’a pas de suite dans les idées : diminuons le temps de travail, répartissons-le entre toutes et tous !

En fait, le problème de la gauche, ce n’est pas de montrer que seuls les travailleurs ont des vraies idées à défendre concernant l’écologie, c’est de montrer que l’écologie est rentable pour les patrons français ! C’est pour ça que la gauche défend les relocalisations massives, l’arrêt de la production à l’étranger, l’arrêt des importations, le développement de nouvelles filières dites d’avenir, le tout avec beaucoup, beaucoup, de subventions pour que le CAC 40 fasse son bénéfice. La palme de ces dernières semaines revient au jeune écolo avec qui discutait Victor au débat organisé par « Au Poste » (lien), qui voulait que l’État devienne actionnaire majoritaire de Total… en indemnisant, bien sûr, les propriétaires actuels, ceux qui sont responsables de la pollution depuis des dizaines d’années ! Pour la gauche, l’écologie c’est une « affaire » que les capitalistes français doivent saisir, mais c’est complètement ridicule de parler d’écologie à un seul endroit du globe quand le dérèglement climatique sévit sur toute la planète : l’internationalisme n’est pas une option !

Raphaëlle Mizony

 

 


 

 

Extraits des interventions au meeting du 26 avril

 

 


 

 

Le meeting en vidéos