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2023 : « Confiance », mais dans les luttes pour l’augmentation des salaires et contre la réforme des retraites

« Confiance et unité » a clamé Macron à la télé, en nous souhaitant… la bonne année ! 2022 a été l’année de la flambée des prix (déjà avant la guerre en Ukraine) ; et, il y a à peine une semaine, nouvelle réforme de l’assurance chômage pour baisser la durée d’indemnisation de 40 % si le taux de chômage officiel ne dépasse pas 6 %. Pendant que Darmanin prépare sa loi contre les travailleurs immigrés.

Chômeurs, immigrés, retraites : c’est le monde du travail tout entier qui est dans le viseur.

Un spectre hante les vœux du président

Pourtant, contrairement à 2019, le président a préféré reculer au 10 janvier les annonces de sa Première ministre, Élisabeth Borne. C’est que la grève de 2019-2020 contre la réforme des retraites est encore dans toutes les têtes. Face à la colère, ministres et patrons préfèrent procéder par étapes, en commençant par allonger l’âge minimal de départ à 64 ou 65 ans…

Pour sauver les caisses de retraite ? La bonne blague ! Elles étaient excédentaires en 2021 et le sont encore plus en 2022. Déficitaires, elles ne le seraient que plus tard, peut-être de 17 milliards, mais sur un budget de 330 milliards, soit à peu près 5 %…

Il y aurait bien une solution simple : augmenter les salaires ne serait-ce que de 5 % ! Cela augmenterait d’autant les cotisations. Alors, avec les 400 euros qui nous seraient nécessaires dès aujourd’hui, plus de problème de « déficit », et pour longtemps ! Et on ferait en plus d’une pierre deux coups !

Souder à la grève pour les salaires la lutte contre la réforme des retraites

Les grèves pour de véritables augmentations de salaire se sont multipliées cette année 2022 : raffineries, industries chimique, pharmaceutique, automobile et chez des dizaines de leurs sous-traitants, dans les transports en commun, etc. Jusqu’à Noël où, à la SNCF, la « trêve des confiseurs » a surtout rimé avec « grève des contrôleurs ». Pas seulement pour des primes qui ne comblent pas le retard des salaires sur les prix et ne comptent pas pour la retraite.

« Confiance et unité » entre nous contre la réforme des retraites

« Au moment des fêtes, la grève d’une partie de la SNCF a inquiété au plus haut sommet de l’État. Car ce ne sont pas les syndicats, mais des collectifs […] moins prévisibles qui ont provoqué les annulations des trains. Une méthode qui a rappelé à certains le souvenir des “Gilets jaunes” », expliquait le journal Le Monde.

C’est vrai, cette grève a été à l’initiative des contrôleurs eux-mêmes qui se sont dotés d’un collectif national en toute indépendance des directions syndicales. Et, là, les « concessions » tentées par la direction de la SNCF étaient peut-être suffisantes pour certains syndicats, mais pas pour les contrôleurs ! Ils l’ont appris : la lutte dépend des travailleurs eux-mêmes, syndiqués ou non.

Eh bien, les craintes du gouvernement et du patronat nous montrent ce qui pourrait les faire reculer. Commençons par discuter entre nous de ce dont nous avons besoin. Augmentations de salaire, mais aussi embauches parce que ce n’est plus possible. Et indexation des salaires sur les prix pour qu’ils ne reprennent pas d’une main ce qu’ils seraient obligés de donner de l’autre.

Et puis nous organiser. Directement entre nous, en entraînant les militants syndicaux qui n’ont pas froid aux yeux. Et il y en a. En nous coordonnant entre entreprises en lutte, directement sous notre propre contrôle pour ne pas dépendre des savants calculs de certains syndicats.

Ayons confiance dans notre force, et dans l’unité que les luttes peuvent forger entre tous les secteurs publics ou privé. Contre Macron et le patronat qu’il sert, construisons le mouvement d’ensemble qui les fera tous reculer, en prenant appui sur toutes les initiatives de mobilisation de notre camp social dès le mois de janvier. Les voilà, nos vœux pour 2023 !


Éditorial du NPA du 2 janvier 2023

 


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