Mardi 4 avril, l’exécutif a présenté en Conseil des ministres la nouvelle loi de programmation militaire (LPM), qui prévoit 413 milliards d’euros pour le budget de l’armée sur la période 2024-2030.
Une augmentation absolument vertigineuse des crédits militaires, à hauteur de 40 %, qui répond entre autres à l’objectif de porter les dépenses militaires à hauteur de 2 % du PIB. Cette hausse doit permettre d’investir dans les dernières technologies meurtrières : drones sous-marins, munitions « téléopérées » avec des drones kamikazes, projet spatial de constellation de satellites, armes hypersoniques… Il s’agit aussi de renforcer la « dissuasion nucléaire », autrement dit posséder toujours plus d’armes atomiques.
Comme l’a noté le journal capitaliste Les Échos du 6 avril : « [ce budget] ne manquera pas de faire réagir, alors que le gouvernement est en quête de 13 milliards d’euros pour combler le déficit des caisses de retraite. » Le quotidien aurait pu ajouter également que cette annonce intervient au moment où Pap Ndiaye confirme 1500 suppressions de postes dans l’éducation à la rentrée.
Il n’empêche : les pontes de l’armée ont d’ores et déjà averti que ce budget n’était pas suffisant. Ainsi le nombre de blindés prévus pour l’armée de terre serait insuffisant. L’état-major alerte aussi sur la nécessité de prévoir plus de munitions. Autrement dit, on nous prépare déjà à de nouvelles augmentations du budget militaire pour les années à venir.
Les capitalistes industriels de l’armement se frottent les mains. Ainsi, dans le domaine maritime, Naval Group, Thales et TechnicAtome vont profiter des grands programmes prévus par cette LPM, notamment le porte-avion de nouvelle génération qui devra succéder au Charles de Gaulle, ainsi que le nouveau sous-marin nucléaire SNLE 3G. Dassault Aviation, ainsi que Safran, profiteront de leur côté des nouvelles commandes de Rafale, tandis que le groupe Airbus bénéficiera des commandes d’avions de transport A400M. L’importance croissante des drones aiguise également les appétits, aussi bien de grands groupes comme Thales, Safran, MDBA, Airbus, mais également d’entreprises pour l’instant plus petites comme Novadem ou Parrot.
Cette loi de programmation militaire incarne tout ce à quoi nous destine le capitalisme : toujours plus de guerre, toujours plus de profits pour les fabricants de canons, et toujours moins de moyens pour satisfaire les besoins fondamentaux de l’humanité.
Aurélien Perenna