Les dispositifs UPE2A (unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants) sont des dispositifs mis en place dans les établissements scolaires pour prendre en charge les élèves allophones, qui sont également inclus de manière progressive en classe ordinaire.
À Grenoble, le nombre d’élèves accueillis dans ces dispositifs ne cesse d’augmenter. La majorité des élèves accueillis dans ces dispositifs ont des parcours scolaires souvent incomplets, voire n’ont pas pu être scolarisés dans leur pays d’origine.
Des baisses de moyens dans les dispositifs isérois
Comme partout dans l’Éducation nationale, ces dispositifs sont attaqués. Dans l’agglomération de Grenoble, les 16 sections UPE2A vont perdre des moyens et des heures. Les dotations pour les sections FLE (français langue étrangère) ont été sorties des dotations horaires globales (DHG). Ainsi la majorité des dispositifs UPE2A vont passer de 18 à 12 heures par semaine. Quelques-uns, accueillant les élèves n’ayant pas été scolarisés préalablement, passeront de 18 à 15 heures.
Cette baisse de moyens concerne l’enseignement du français, mais aussi les disciplines non linguistiques (DNL), comme les mathématiques adaptées ; alors même qu’en Isère, 70 % des élèves dépendant du dispositif UPE2A ont un niveau scolaire inférieur à celui attendu en classe de CM2.
Une désectorisation aux conséquences potentiellement dramatiques
Cette baisse d’heures n’est cependant pas le seul élément inquiétant visant les sections UPE2A.
Le profilage de certains dispositifs visant uniquement des élèves n’ayant pas été scolarisés antérieurement, va entraîner une scolarisation hors du secteur normal, et donc potentiellement loin du domicile. Cette désectorisation aura des conséquences très concrètes comme le décrochage scolaire de ces élèves déjà précaires. De plus, une scolarisation sur plusieurs établissements (en classe ordinaire sur un établissement, et en section FLE) va poser des problèmes très concrets du point de vue administratif, du point de vue pédagogique, pour l’accès à la cantine, etc.
Une casse des moyens dans un contexte d’attaque contre les étrangers et les plus précaires
Cette casse de la scolarité des élèves UPE2A intervient de plus dans un contexte d’attaques plus globales visant les étrangers, étrangères et les personnes en grande précarité. En effet, les lois Darmanin et Kasbarian visent à les précariser et à précariser encore plus les publics connaissant des difficultés de logement.
Face à toutes ces attaques l’heure est la mobilisation !
Rendez-vous en manifestation ce samedi 29 avril à 14 heures à Grenoble contre les lois Kasbarian-Berger et Darmanin !
Léonard Valot