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Assurance-chômage : ce gouvernement mène une guerre contre les travailleurs !

L’Unedic vient de publier le bilan de la réforme entrée en vigueur en octobre 2021.

Un an après, Macron récidive

Le nombre de chomeurs indemnisés a baissé (36 % en juin 2022, contre 40 % en décembre 2021) et le montant des allocations a baissé de 16 % en moyenne. Cette réforme ciblant les jeunes et les précaires a été efficace : baisse de 26 % des ouvertures de droits pour les moins de 25 ans, de 30 % pour les salariés en CDD et de 37 % pour les intérimaires…

La réforme de 2021 a donc permis de faire 2 milliards d’euros d’économie sur le dos des travailleurs. Et la réforme de 2023 va doubler ce chiffre !

Joyeux Noël !

Le 23 décembre, le gouvernement a présenté le décret sur la baisse de la durée des droits : 25 % en cas de taux de chômage à 9 % (en clair 18 mois au lieu de 24 mois pour les personnes de moins de 53 ans) et, surprise du décret du 23 décembre, 40 % pour un taux à 6 %… Après la diminution du montant en 2021, c’est la durée qui est impactée. C’est une véritable guerre contre les chômeurs qui est à l’œuvre !

Que la Première ministre se soit sentie tenue de revenir sur cette annonce le 3 janvier dans l’espoir d’amadouer certains syndicats à propos de la réforme des retraites ne change rien à la logique générale : le gouvernement peut à tout moment, par décret, diminuer la durée de l’indemnisation, c’est-à-dire couper les vivres aux chômeurs !

L’argument rabâché selon lequel les milliers de postes dans les métiers « en tension » ne trouvent pas preneur (en raison des conditions dégradées et des salaires faibles), ne cache pas autre chose qu’une volonté de forcer les chômeurs à accepter un poste ne leur correspondant pas ou un salaire moindre. En ce sens l’expérimentation dans 18 départements du versement du RSA contre une activité contribue à peser sur les conditions de l’ensemble des salariés.

« Plein emploi » ?

Actuellement à 7,3 %, le taux de chômage est censé encore baisser puisque les milliers de postes vacants dans la restauration, la santé ou les transports ne sont pas pourvus. Et pour accélérer la baisse, Pôle emploi reconduit son plan de 500 000 contrôles en 2023… Les derniers chiffres connus attestent de « l’efficacité » de cette politique puisque, en moyenne, c’est 50 000 personnes par mois qui ont été radiées en 2022 (contre 44 000 en 2019), avec pour conséquence la suppression temporaire ou définitive des allocations… En novembre on a atteint le chiffre de 58 000 radiations !

Réagir à la hauteur de l’attaque

Les organisations syndicales ne peuvent pas ignorer cette question ! Mais, hormis des condamnations formelles de la réforme, force est de constater qu’aucune initiative n’est proposée (sans parler des signatures par la CFDT et FO des conventions assurance-chômage réduisant les droits).

Le 15 décembre, une assemblée générale à l’initiative de la CGT-Spectacle a réuni l’URIF CGT, la FSU, Solidaires, les syndicats CGT, FSU et SUD de Pôle emploi et les associations de chômeurs pour une première discussion sur un plan de bataille contre la réforme. Une première journée d’action a été organisée le 28 décembre avec l’occupation simultanée de quatre agences Pôle emploi à Montreuil, Lille, Lorient et Marseille. Cette journée symbolique en appelle d’autres et les organisations syndicales devront y prendre toute leur part. Salaires, emplois, assurance-chômage, retraites… Chacune des attaques du gouvernement et du patronat est une attaque contre toutes et tous les travailleurs et c’est tout le monde du travail qui doit les combattre.

Lucas Duval

 

(Photo du 1er mai 2021)