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Chlordécone : le scandale continue

En janvier dernier, deux juges du pôle santé du tribunal de Paris prononçaient un non-lieu dans l’affaire du chlordécone, l’insecticide utilisé dans les bananeraies de Martinique et de Guadeloupe entre 1972 et 1993. On estime que 90 % de la population adulte antillaise a été affectée par ce poison, non biodégradable, qui a déjà causé un nombre important de décès, notamment dus à des cancers. Tout en reconnaissant qu’il s’agissait d’un scandale sanitaire, les juges faisaient valoir que son interdiction tardive était due notamment au fait qu’à l’époque les responsables politiques ne disposaient pas d’analyses scientifiques probantes sur sa dangerosité. Or la cellule d’investigation de Radio France a mené sa propre enquête. Et elle a découvert que nombre d’études d’expertises, qui pointaient du doigt sa nocivité, ont été sciemment passées sous silence par les autorités lorsqu’elles n’ont pas été cachées, voire carrément détruites. Contrairement à la loi, certaines n’ont jamais été versées aux Archives nationales. Et si les détruire sans autorisation est un délit passible de 45 000 euros d’amende et de trois ans de prison, aucun ministre ou haut fonctionnaire n’a jamais été inquiété. Doit-on vraiment s’en étonner ?