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Communiqué de presse du NPA et du NPA-Jeunes du 15/10. On ne se taira pas : « Solidarité avec le peuple palestinien ! »

La préfecture, sur ordre du gouvernement, interdit une nouvelle fois notre droit à manifester. Tout comme elle l’a fait ce samedi 14 octobre à Paris en réprimant et interpellant. S’ils peuvent se permettre d’interdire les manifestations – alors que partout dans le monde la solidarité s’exprime – c’est parce que l’arc des forces politiques, syndicales et associatives qui y appellent, est bien trop restreint.

Nous ne nous résignons pas à cette situation, voilà pourquoi depuis mercredi dernier nous avons entamé la mise en place d’un cadre inter-orga ouvert et sollicité activement toutes et tous. Et nous allons poursuivre ce travail.

Deux réunions se sont déjà tenues et déjà plusieurs organisations de jeunesse, des syndicats et des fédérations syndicales mais aussi des collectifs discutent d’un appel commun. Nous savons que c’est ce travail politique patient qu’il nous faut mener en urgence, qui permettra de ne plus subir ces interdictions de notre droit à manifester. Ils voudraient nous épuiser et nous interpeller ou nous infliger des amendes les unes derrière les autres. C’est pour cela que nous faisons le choix de ne pas maintenir la manifestation de demain dimanche 15 octobre à 15 heures à République mais de nous donner les moyens de poursuivre l’élargissement des organisations prêtes à déclarer et manifester ensemble pour exprimer notre solidarité avec le peuple palestinien.

Nous ferons d’ailleurs d’ici lundi l’annonce d’une échéance de rue pour la semaine prochaine.

Par ce communiqué, nous tenons à protester contre l’interdiction qui nous a été faite d’appeler à un rassemblement dimanche 15 octobre dans l’après-midi, en « solidarité avec le peuple palestinien », et tout particulièrement contre les attendus de l’arrêté préfectoral qui nous en informe ce samedi 13 octobre (après avoir été publié dans des médias la veille). Ils sont à nos yeux mensongers, inspirés par une soumission politique sans vergogne à la politique de Benjamin Netanyahou. Il ne s’agit pas selon nous d’une décision administrative mais d’une décision politique.

Soulignons d’abord que cet arrêté, dans un de ses considérants, nous prête des écrits qui ne sont pas les nôtres. Nous n’avons jamais écrit sur notre site internet ce qui nous est mensongèrement attribué ci-dessous : Considérant que le NPA a déclaré sur son site internet que « l’offensive organisée par la résistance palestinienne, notamment le Hamas, a remis sur le devant de la scène la lutte pour les droits du peuple palestinien » et que « dans cette guerre, il y a Israël, un État colonial dirigé par l’extrême droite, contre le peuple palestinien, qui résiste à une occupation avec les moyens limités dont il dispose »…

Les autorités préfectorales, auraient-elles confondu un NPA avec un autre ? Confondu le site internet de notre NPA (https://npa-revolutionnaires.org/) avec le site de Philippe Poutou et Olivier Besancenot (https://nouveaupartianticapitaliste.org/) qui a scissionné en quittant le dernier congrès du parti le 11 décembre 2022 ? De nombreux médias ont informé sur cette scission, et jusqu’à Wikipedia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Nouveau_Parti_anticapitaliste). Dommage qu’elle ait échappé aux fins limiers de la préfecture de police (que nous savons en sous-effectifs !).

Les uns et les autres condamnons l’amalgame nauséabond entre antisionisme et antisémitisme, visant à faire taire la solidarité avec la lutte pourtant légitime du peuple palestinien pour ses droits. Mais nous avons pour notre part pesé nos mots et notre orientation politique, dans divers textes publiés ces jours précédents :

– Un communiqué du 8 octobre 2023 : https://npa-revolutionnaires.org/contre-les-crimes-et-loppression-coloniale-solidarite-avec-le-peuple-palestinien/
– Un éditorial du NPA du 9 octobre 2023 : https://npa-revolutionnaires.org/solidarite-avec-le-peuple-palestinien/
– Un appel du 12 octobre 2022 à une réunion unitaire : https://npa-revolutionnaires.org/palestine-appel-du-npa-et-du-npa-jeunes-a-une-reunion-unitaire/

Comme l’indique le titre de notre éditorial, « Solidarité avec le peuple palestinien », c’est la solidarité élémentaire avec ce peuple toujours davantage chassé de ses terres depuis 75 ans qui nous anime. Avec ce peuple et non avec le Hamas, dont nous avons précisé qu’il « ne se bat en rien pour la justice sociale et l’émancipation des peuples. C’est une organisation réactionnaire et obscurantiste… ». Nous avons précisé aussi que « Tant que ce peuple [palestinien] sera enfermé dans les ghettos à Gaza et en Cisjordanie, tant qu’il subira destructions, occupation et massacres, le peuple israélien continuera lui aussi à vivre dans un état de guerre permanent. » Où sont, dans nos écrits, l’apologie du terrorisme et l’incitation à l’antisémitisme qu’invoquent les autorités préfectorales pour nous interdire d’appeler à rassemblement ?

Si la préoccupation des autorités préfectorales était, comme elles l’invoquent, d’éviter les tensions voire dérapages que la situation pourrait occasionner, que n’a-t-elle interdit le premier rassemblement qui a eu lieu dans le 16e arrondissement de Paris, en solidarité avec Israël (https://www.youtube.com/watch?v=XyF6jxT4o6Q) ? Les rassemblements interdits qui ont eu lieu à Lyon, Marseille, Paris et dans d’autres villes, en soutien aux Palestiniens, ont-ils créé des tensions autres qu’avec les forces de police présentes ?

L’argument ne tient pas. Les véritables motivations sont d’ordre politique.

Dans ses considérants, l’arrêté préfectoral affirme qu’« une telle manifestation sur la voie publique vise notamment à soutenir les attaques terroristes du Hamas qui se sont déroulées à partir du 7 octobre dernier ; qu’elle serait le théâtre d’attitudes, de propos et de gestes, principalement à caractère anti-juifs, incitant à la haine raciale et faisant l’apologie des attaques terroristes… » Nulle part les manifestations qui ont bravé l’interdit n’ont été l’occasion de cela. On dirait même que Macron et son gouvernement le regrettent. La « riposte israélienne » dont la préfecture de police n’ignore pas la dangerosité puisqu’elle écrit que « la contre-offensive sur la bande de Gaza est de nature à amplifier les revendications et contestations, à radicaliser la mouvance pro-palestinienne », devrait-elle donc être acceptée en silence ?

Le quasi nettoyage ethnique de la bande de Gaza, sous l’effet d’une part de bombardements meurtriers qui ont déjà fait des milliers de morts dont des centaines d’enfants, d’autre part d’appels à évacuer le nord du territoire qui précipite vers le sud une population effrayée et désespérée, peut-il être accepté sans réactions ?

Nous assistons à la poursuite d’une politique sioniste et ségrégationniste de l’Etat d’Israël, d’une reconquête coloniale de la Cisjordanie et de Gaza, que par ses arrêtés préfectoraux à la chaîne d’interdiction à manifester la présidence et le gouvernement français soutiennent. Faut-il rappeler que les résolutions de l’ONU (certes jamais suivies d’effets !) condamnant les autorités israéliennes et toutes leurs guerres et exactions pour pousser hors de leurs maisons et leurs terres les Palestiniens, se comptent par centaines voire davantage ? (https://www.un.org/unispal/document-category/resolution/) Dans le contexte actuel de guerre d’anéantissement d’un peuple, toute interdiction de rassemblement et manifestations (entre autres sous le prétexte dérisoire que les forces de police seraient occupées par une coupe du monde de rugby !) vaut pour ce qu’elle est : un pur et simple appui politique d’Emmanuel Macron, de son gouvernement, de la droite et de l’extrême droite françaises, au régime de ségrégation et d’apartheid de l’extrême droite israélienne. Au mépris des peuples palestinien comme israélien.

Le comité exécutif du NPA et le bureau du NPA-Jeunes, le samedi 14 octobre 2023