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Communiqué de presse du NPA. Rafle xénophobe à Mayotte : décasons Macron et Darmanin !

Ce matin, l’opération Wuambushu de Darmanin a commencé. Déjà préparée depuis des mois, avec le déplacement de plus de 500 gendarmes, policiers (GIGN, Raid et autres CRS). L’objectif du gouvernement : expulser en un temps record 24 000 immigrés de Mayotte. Et pour cela, raser des bidonvilles entiers, et des habitations comme celles de Longoni ce jeudi matin. Tout cela se fera par la violence d’État, à l’instar des CRS-8 qui ont utilisé 650 grenades et tiré à balles réelles à Tsoundzou face aux habitants.

La même compagnie CRS-8 qui réprime les manifestants rennais contre la réforme des retraites, mais qui se comporte encore plus violemment à Mayotte, comme un corps expéditionnaire colonial. En effet, si Mayotte est devenue un département en 2009, dans les faits les règles n’y sont pas les mêmes qu’en métropole. Le droit du sol a par exemple été atténué en 2019.

L’île est devenue un territoire français suite au référendum de 1974, qui avait permis à l’impérialisme français de conserver un pied de plus au large de l’Afrique, en se cachant derrière la volonté d’une majorité des Mahorais de rester français. Mayotte est restée une colonie, séparée du reste de l’archipel. L’État français se moque des aspirations des Mahorais, ce qui l’intéresse c’est de pouvoir déployer ses flottes de guerre, gérer sa zone économique exclusive (ZEE) et mettre la main sur de potentiels gisements de pétrole off-shore.

Les déclarations et les surenchères des politiciens locaux, à commencer par les députés Mansour Kamardine et Estelle Youssouffa, sont d’autant plus choquantes qu’elles visent à obtenir l’adhésion d’une part des Mahorais au projet d’expulsion massive des sans-papiers en misant sur le ras-le-bol des violences commises par les bandes qui se développent sur le terreau de la misère. Mais même avec plus de gendarmes, plus de CRS, à quoi cela aboutira ? Les populations raflées, dont l’immense majorité n’a rien à voir avec les différents trafics, ne seront pas nécessairement renvoyées aux Comores (le gouvernement comorien a annoncé refuser de futures extraditions), et même si c’était le cas, elles reviendront, chassées par la misère, au risque de leur vie sur des embarcations de fortune. Les bidonvilles détruits se reconstruiront, ailleurs ou au même endroit. C’est à la misère qu’il faut s’attaquer et cela ne peut se faire qu’à l’échelle de l’ensemble de l’archipel des Comores.

Macron et Darmanin ne déclenchent pas l’opération Wuambushu au hasard. Toutes les semaines sur l’île, les expulsions sont fréquentes, mais ils choisissent de lancer leur offensive au moment où ils cherchent à enterrer la contestation contre leur réforme des retraites. C’est une grossière tentative de diversion pour diviser les travailleurs et désigner les immigrés comme des boucs émissaires, alors que la colère gronde contre Macron, ce président des patrons.
Mais le gouvernement peut reculer, comme il l’a fait en repoussant sa loi immigration. Contre les entreprises de division, refusons les frontières qui taillent dans la chair des peuples. Refusons l’opération militaire qui vise à garantir leur ordre colonial à grands coups de « décasages ». Opposons-leur l’unité internationale des travailleurs. C’est ce que nous défendrons le 29 avril, et le 1er mai, journée internationale de lutte des travailleurs.

Communiqué du 27 avril 2023


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