Nouveau Parti anticapitaliste

Nos vies valent plus que leurs profits

Dans le hall du siège d’Euronext, les cheminots de la gare de Lyon demandent des comptes au CAC 40 !

Ce jeudi 20 avril à Paris, au départ d’un rassemblement à la gare de Lyon appelé par l’intersyndicale cheminote, environ 300 cheminots et cheminotes ainsi que des travailleurs et travailleuses d’autres secteurs (Éducation, RATP…) se sont élancés dans le RER jusqu’à la Défense pour envahir le siège d’Euronext Paris, qui gère la Bourse de Paris où s’échangent les titres financiers des grandes entreprises du CAC 40. Des affiches sur lesquelles était inscrit « Le CAC 40 à la caisse pour payer nos retraites » ont été collées. Aux cris de « Macron démission », « Tous ensemble, tous ensemble, grève générale ! » mais aussi « Tout le monde déteste la finance ! », les manifestants ont ensuite occupé un instant le parvis de la Défense, sous la Grande Arche.

Une action préparée minutieusement, et qui a vraisemblablement réussi à déjouer le renseignement, puisqu’aucune force de police n’était présente sur place pour « réceptionner » dès l’arrivée les manifestants. Il faut dire que la Défense est un quartier d’affaires qui regroupe tellement de sièges sociaux qui symbolisent le capitalisme qu’il est difficile de prévoir lequel des gratte-ciels une telle action pourrait viser ! Une action certes médiatique mais qui permet de faire écho à une détermination toujours présente contre la réforme des retraites, dans un contexte où l’intersyndicale nationale ne donne comme seule perspective qu’un appel au traditionnel 1er mai, et alors même que Macron s’est empressé de promulguer la loi dans la nuit du 14 au 15 avril.

Euronext symbolise le CAC 40, mais aussi l’ensemble des places boursières européennes qu’il gère, et la spéculation effrénée sur les marchés financiers, qui cherche désespérément et infiniment de nouveaux espaces de valorisation, que la liquidation progressive du système de retraite par répartition pourrait ouvrir, avec la retraite par capitalisation. C’est donc l’ensemble du système capitaliste que ce mouvement pourrait remettre en cause, à condition, bien sûr, qu’« on n’en reste pas là », comme le disaient des militants Sud-Rail de la gare de Lyon.

Rémi Grumel