Nouveau Parti anticapitaliste

Nos vies valent plus que leurs profits

Élise ou la vraie vie, de Claire Etcherelli

Gallimard (Folio), 288 p., 7,50 €

On apprenait il y a quelques jours la mort de l’écrivaine Claire Etcherelli à l’âge de 89 ans. Née dans les années 1930 à Bordeaux, l’autrice travailla un temps à la chaîne dans les usines Citroën de la région parisienne avant d’écrire ses premiers romans. L’un d’entre eux, Élise ou la vraie vie, publié en 1967, raconte l’histoire d’une jeune ouvrière, travaillant dans l’automobile elle aussi.

On ne peut que recommander la lecture de ce roman, qui offre une vision très juste du monde ouvrier et du contexte politique des années 1950 en France. Il décrit la vie quotidienne de cette jeune femme, qui ne se sent pas tout à fait à sa place dans ce monde d’hommes qu’est l’usine, et l’aliénation que représente le travail à la chaîne. Il montre aussi comment la protagoniste, en pleine guerre d’Algérie, se lie avec des militants indépendantistes algériens. Elle refuse le racisme qui traverse alors toute la société française, du patron jusqu’à une partie des ouvriers, et fait le choix de se ranger du côté des opprimés qui se battent. Mais la pression policière et les multiples rafles qui touchent les ouvriers algériens rendent toute émancipation bien difficile sans le soutien des travailleurs français…

Élise ou la vraie vie est une lecture dans laquelle se plonger sans hésitation. Bien des problèmes soulevés par Claire Etcherelli dans cet ouvrage sont utiles pour comprendre la société capitaliste encore aujourd’hui et ceux qui la subissent. À lire et à faire lire.