Nouveau Parti anticapitaliste

Nos vies valent plus que leurs profits

Encore et toujours : luttons jusqu’au retrait !

Samedi dernier, c’est la petite ville de Vire (Calvados, 12 000 habitants), là où Borne s’est fait élire députée, qui attirait tous les médias. 535 gendarmes ont eu beau en faire une forteresse où personne ne pouvait entrer sans être contrôlé plusieurs fois, et dissuader les habitants de défiler en attisant la crainte des « casseurs », dix fois plus de manifestants ont à nouveau exigé le retrait de la loi de démolition des retraites !

L’arbre des retraites cache une forêt de colères…

À Vire comme partout en France, la colère contre Macron, président des riches, s’est approfondie durant la semaine écoulée. Les grèves reconductibles, les manifestations et piquets de blocage ont à nouveau rythmé l’actualité. L’âge du départ à la retraite reste la préoccupation centrale de ceux et celles qui s’expriment. Mais on ne se limite plus à refuser les 64 ans : le retour aux 60 ans est plébiscité, par les salariés du public comme du privé.

Depuis que la jeunesse déferle à son tour dans les rues, le lien est fait entre les retraites de misère et la précarité que subissent bon nombre d’étudiants et de jeunes travailleurs : « de cette société-là, on n’en veut pas ! » Et les salaires de misère, il y en a marre ! C’est en appelant à lutter pour leur augmentation que les syndicats ont conclu la manifestation de Vire samedi dernier. La hausse des prix frappe en effet bien plus fort les produits alimentaires de base que tout le reste. Ce sont encore une fois les classes populaires qui en supportent les conséquences !

… que bâtons et lacrymos ne suffisent plus à mater

Le gouvernement espère nous dégoûter des manifs en les saturant de gaz lacrymogènes. Il espère nous diviser en mettant en scène les affrontements entre soi-disant « bons flics » et « méchants casseurs ».

Succès limité : si parmi nous certains hésitent davantage à descendre dans la rue, c’est par crainte de la police, pas des autres manifestants. Et après le déferlement de violences policières à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) lors de la manifestation contre les méga-bassines, des dizaines de rassemblements ont eu lieu en soutien au mouvement Les Soulèvements de la terre menacé de dissolution par le pouvoir.

Main tendue ? Poursuite du bras-de-fer !

Macron est complètement cramé dans l’opinion. Son dernier discours l’a prouvé, au point qu’on pourrait presque souhaiter qu’il reparle bientôt ! Et c’est Borne qui se fend d’une « main tendue » à l’intersyndicale. Celle-ci l’a aussitôt acceptée.

Mais à la base, on s’interroge et même on se méfie. Nous sommes en phase avec cette déléguée au congrès de la CGT qui s’est faite notre porte-parole en interpellant le secrétaire général sortant : « Camarade Philippe Martinez, qui t’a donné mandat pour parler de médiation alors que les travailleurs sont dans la rue ? » Borne affirme ne rien vouloir lâcher sur les retraites, alors que discuter ? Cela devrait être aux grévistes, aux manifestants, aux participants aux blocages, à nous toutes et tous qui continuons à contester sa politique de décider. Démocratiquement.

Quant à la pause dont le chef de la CFDT, Laurent Berger, avait parlé, cela voudrait dire quoi ? Mettre notre mouvement en pause ? Pas question ! Cela reviendrait à desserrer l’étau dans lequel le pouvoir est pris, alors que nous sommes en train de le contraindre à capituler.
L’heure n’est pas à la relâche. Bien au contraire ! L’intersyndicale a décidé d’une prochaine date de mobilisation jeudi 6 avril. Il faudra descendre à nouveau massivement dans les rues, en grève : ce sera notre réponse à la prétendue « main tendue » de Borne, en fait à son obstination à casser les retraites. D’ici là, il faut poursuivre les grèves reconductibles, les blocages, les assemblées générales de toutes sortes, afin de maintenir l’ébullition sociale. Chaque jour qui passe dans cette atmosphère voit le gouvernement perdre un peu plus le bras-de-fer. Nous pouvons river définitivement le cercueil de sa « réforme » !

Éditorial du NPA du 3 avril 2023

 


 

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