Nouveau Parti anticapitaliste

Nos vies valent plus que leurs profits

Il n’y a rien à négocier : amplifions la grève et la mobilisation jusqu’au retrait !

Les grèves et manifestations des 7, 8, 9 et 11 mars contre la réforme des retraites, ont confirmé de façon spectaculaire la force et la profondeur de la mobilisation. De l’aveu du ministère, l’affluence aux manifestations du 7 mars a été la plus importante jamais atteinte ! Pendant ce temps, le Sénat a fini de débattre et le texte retourne à l’Assemblée nationale – cette Assemblée où le ministre macroniste Dupond-Moretti fait des bras d’honneur à ses amis de LR ! Mais pour les millions de travailleurs et de travailleuses qui doivent payer d’une vie au boulot les 152 milliards de bénéfices record des patrons du CAC 40 et les cadeaux que leur fait le gouvernement, il n’y a aucun débat : cette réforme ne doit pas passer. De l’argent il y en a, dans les caisses du patronat !

Qu’il la ferme, qu’il cède ou qu’il dégage !

La grève continue dans plusieurs entreprises et services publics, comme à la SNCF, dans les raffineries de Total, chez les éboueurs, les électriciens, dans les ports et docks, les centrales nucléaires ou encore dans des écoles et établissements scolaires… Ceux et celles qui se mobilisent ont bien compris qu’il n’y a rien à attendre d’une rencontre avec Macron, comme l’a demandé en suppliant l’intersyndicale pour le « sortir de son silence ». Le président lui-même l’a envoyée bouler : il n’y a rien à négocier !

Après Jean-Luc Mélenchon, qui voudrait offrir à Macron une sortie « par le haut », ce sont maintenant les directions syndicales qui parlent de « consultation citoyenne ». Mais Macron sait qu’il est minoritaire, pourquoi organiserait-il un référendum ? Pour mieux dissoudre ? Voilà un tour d’apprentis sorciers bien en dessous de la situation. Et il faudrait mettre des forces dans une telle bataille institutionnelle ? Autant les utiliser dans la rue et par la grève pour qu’il retire sa réforme sans condition !

Marine Le Pen appelle aussi au référendum, et espère bien l’échec de la mobilisation, à laquelle elle n’a jamais appelé et qu’elle condamne à la moindre occasion… Elle aussi ferait ses choux gras d’une issue institutionnelle et de nouveaux succès électoraux pour le RN.

Gouvernement, Sénat, Assemblée, avec des 47.1, 47.3, 44.3, ou menace de 49.3 ; intersyndicale et partis institutionnels, avec des consultations citoyennes… Tout ce beau monde cherche sa solution institutionnelle pour enterrer la mobilisation. Mais 90 % de la population active de ce pays sont contre la réforme et n’ont pas renoncé à descendre dans la rue, ni à la grève ou à sa reconduction. Notre mobilisation cette semaine va compter.

C’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons !

C’est ça notre force à nous, travailleuses et travailleurs, qui faisons tourner la société : celle de pouvoir arrêter le pays et la machine à profits.

Car la « consultation » a déjà lieu tous les jours : à chaque vote de grève, à chaque manifestation, à chaque action de grévistes. Les grèves sur les salaires ne se sont pas arrêtées. Dans le Nord, c’est le tour d’une centaine de salariés de Novares, sous-traitant de Toyota, d’être en grève ; à PSA-Stellantis, même les intérimaires se sont mobilisés à Hordain, Vesoul et Mulhouse pour réclamer la prime des embauchés, des augmentations de salaire et des embauches. C’est la même chose dans les transports à Keolis, dans l’aéronautique chez les sous-traitants de Dassault…
Notre mobilisation et nos grèves doivent s’amplifier, se généraliser, la grève doit être reconduite pour mettre réellement tout le pays à l’arrêt, sans donner au gouvernement et au patronat la moindre date ou solution de retour au calme. Allons vers un mouvement qui ne soit pas planifié seulement par les directions syndicales, mais qui décide par lui-même où il va. C’est cela qu’il nous faut préparer, par des assemblées générales, des comités de grève, des assemblées interprofessionnelles…

Oui, la victoire est possible. Il faut continuer à amplifier la grève, ne pas s’arrêter au 15 mars, mais décider des suites pour aller jusqu’au retrait de la réforme et de l’ensemble des attaques du gouvernement et du patronat !

 

Éditorial du NPA du 13 mars 2023

 


 

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