Interdiction de l’abaya dans les écoles publiques : beaucoup de bruit pour rien

Parmi ses annonces de rentrée, le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, n’a pas dit grand-chose sur les problèmes que rencontre l’enseignement public – manque d’enseignants et de personnel scolaire, classes surchargées, locaux souvent vétustes, mauvaise intégration des enfants handicapés, etc. – mais par contre il a tartiné sur l’interdiction de l’abaya, cette longue robe traditionnelle portée par des jeunes filles de familles musulmanes. Il a reçu immédiatement le soutien de la droite et de l’extrême droite mais aussi du Parti communiste, du Parti socialiste et de… la CGT au nom de la défense de la laïcité. Or, selon les chiffres officiels de son ministère, le port de l’abaya concerne 150 établissements sur près de 60 000 sur tout le territoire, c’est-à-dire 0,25 % du total. Il y a sans doute des choses plus urgentes à régler. Mais monter un prétendu problème en épingle est une tactique de diversion islamophobe qui a parfaitement fonctionné. Du moins pour l’instant.

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