Le Hamas affirme détenir entre 200 et 250 otages à Gaza. Il propose de les échanger contre les Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Mais combien sont-ils ? En juillet, l’ONU estimait leur nombre à 5 000, dont 160 enfants et 1 100 personnes en détention administrative, c’est-à-dire détenues sans charges et sans procès pour une période indéfinie. Mais au cours des deux dernières semaines, l’armée israélienne a multiplié les raids et les arrestations de masse en Cisjordanie occupée. Aujourd’hui le nombre de détenus a grimpé à plus de 10 000, selon Qaddoura Farès, chef de la Commission pour les affaires des prisonniers qui dépend de l’Autorité palestinienne. Cette commission dénombrait 1 680 personnes arrêtées depuis l’assaut du 7 octobre, dont 80 % placées en détention administrative. Ce chiffre inclut « les personnes qui ont été arrêtées à leur domicile, à des checkpoints, et des personnes qui se sont rendues après avoir été menacées de voir des membres de leur famille pris en otage ». Outre les difficultés des détenus à rencontrer leurs avocats et leurs familles, la commission dénonce des conditions de détention aggravée par des coupures de l’électricité dans les cellules pendant de longues heures, le recours à la confiscation des denrées alimentaires des cantines et la réduction des repas à deux par jour, des attaques brutales par les forces armées spéciales avec coups, bombes assourdissantes ou gaz lacrymogènes, et la privation de soins médicaux et de transfert vers les hôpitaux… Enfin selon le quotidien israélien Haaretz, le Parlement, la Knesset, a par ailleurs approuvé un projet de loi réduisant encore l’espace de vie minimum de 3,5 mètres carrés alloué à chaque prisonnier, avec des matelas à même le sol s’il n’y a pas de lit disponible.