Nouveau Parti anticapitaliste

Nos vies valent plus que leurs profits

« L’ami Erdoğan »…

« Les dirigeants européens doivent se préparer à l’éventualité d’une alternance au sommet de l’État turc », titrait Le Figaro du 3 avril. Ils se préparent surtout à la continuité de la défense de leurs intérêts par le maintien, quel que soit le président élu, d’un régime dictatorial qui saura continuer à faire payer la crise à la population pauvre de Turquie, et maintenir les bas salaires si profitables aux Renault, Bosch et autres…

C’est ce soutien permanent à l’État répressif turc que montre une fois de plus la condamnation le 14 avril dernier à Paris de onze membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à des peines allant de trois ans d’emprisonnement avec sursis à cinq ans fermes – accusés de « financement du terrorisme ». Pour l’État français, le terrorisme n’est pas celui de l’armée turque au Kurdistan de Turquie, arrestations massives d’opposants, assassinats de militants autonomistes ou bombardement de régions « rebelles ».

Le 23 décembre dernier, trois militants étaient assassinés devant le centre culturel kurde de Paris. La police de Darmanin s’était précipitée pour disperser à coups de matraques et gaz lacrymogène les manifestants venus protester sur les lieux de l’attentat. Le tueur venait juste d’être libéré de prison, après s’être déjà illustré pour avoir attaqué au sabre des migrants sous l’œil de la police. Et l’attentat du 9 janvier rappelait à tous l’assassinat dix ans plus tôt à Paris de trois dirigeants du mouvement kurde, pour lequel les autorités françaises avaient bouclé l’enquête, classé les dossiers comme secrets d’État, le tueur étant un homme de main des services secrets de l’État turc dont il fallait à tout prix masquer la responsabilité. Relations diplomatiques et économiques obligent.

Olivier Berlin, 24 avril 2023