Nouveau Parti anticapitaliste

Nos vies valent plus que leurs profits

Le 7 mars et après : grève générale pour tout bloquer

Voilà bientôt une semaine que le Sénat examine la réforme des retraites. Selon le journal Le Monde, les débats « s’y enlisent ». Ah bon ? Mais, pour les millions de travailleurs qui doivent payer d’une vie au boulot les profits records des patrons et les cadeaux que leur fait le gouvernement, il n’y a aucun débat : cette réforme ne doit pas passer. Des millions de personnes l’ont exprimé clairement depuis deux mois dans la rue.

Nous sommes des millions : pour le retrait sans discussion

Tout le pays est contre la réforme. Les manifestations massives ont montré notre force. Elles nous ont permis de nous retrouver, de discuter et d’établir le lien entre nos revendications sectorielles et cette bagarre pour le retrait d’une réforme qui résume toute la politique de ce gouvernement en faveur des patrons et des plus riches. Elles sont l’occasion de constater aussi notre cohésion et notre détermination. Entre la dernière journée et le 7 mars, l’intervalle aura été long, mais les millions de personnes mobilisées n’ont pas changé d’avis. La semaine qui vient va le rappeler. Le gouvernement fait l’autruche et croise les doigts, mais ses genoux tremblent. Olivier Véran accuse même les grévistes de risquer une « catastrophe écologique » : les ministres ne sont pas sereins ! Le gouvernement sait bien que le mouvement pourrait non seulement mettre le pays « à l’arrêt » pour une journée, mais déboucher sur un nouveau Mai 68.

Nous ne voulons pas « râler », nous voulons gagner !

Le mouvement est à la croisée des chemins. Nous avons montré notre force, mais la menace ne suffira pas à faire reculer le gouvernement. Une seule journée de grève ? Lui et les patrons attendront tout simplement le lendemain que tout soit rentré « dans l’ordre »…

Mardi 7 mars, l’intersyndicale appelle à « mettre le pays à l’arrêt » : c’est-à-dire à une grève qui réunisse toutes et tous. Une date annoncée et attendue depuis deux semaines, dont l’ampleur peut être le tremplin vers les suivantes.

Mercredi 8 mars, c’est la journée de lutte internationale pour les droits des femmes. Tout le monde sait que cette réforme les touchera plus durement, à cause des carrières fractionnées, des temps partiels imposés, des inégalités salariales… La grève féministe et les manifestations appelées ce jour-là font partie de la lutte contre la réforme des retraites.

Puis jeudi 9, la manifestation appelée par les organisations d’une jeunesse touchée de plein fouet par la précarité, le chômage, les bas salaires.

Ces trois dates doivent être l’occasion de reconduire la grève pour amplifier et généraliser la mobilisation.

Le gouvernement a peur de perdre le contrôle

Ce serait la vraie force d’un tel embrasement : que les conditions de la fin de partie soient entre les mains des grévistes et des manifestants, tout au long du mouvement. Que la grève se lance sans donner au gouvernement et au patronat une rassurante date de retour au calme. Ce qui fera céder le gouvernement, et le patronat, c’est leur panique devant les suites du mouvement. Et donc, pas seulement un mouvement planifié par leurs interlocuteurs syndicaux habituels, mais un mouvement imprévisible parce qu’il décide par lui-même où il va. Il faut que le gouvernement ne sache pas où donner de la tête !

C’est cela qui est à préparer, par des assemblées générales dans les entreprises, des comités de grève, de quartiers, de zones industrielles, des coordinations, des interprofessionnelles : tous les cadres de discussion qui permettent de décider nous-mêmes, d’établir nous-mêmes nos revendications, de nous coordonner entre tous les secteurs, publics comme privés, et d’unifier les contestations en un tout.

Nous devons passer des avertissements de jours de grève isolés à la grève générale pour imposer le retrait pur et simple de la réforme. Mais aussi pour aller au-delà de la question des retraites, qui n’est que le sommet émergé de tout un monde d’injustice et d’exploitation.

Macron n’est soutenu que par le patronat : nous, nous sommes des millions !

Éditorial du NPA du 5 mars 2023

 


 

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