Nouveau Parti anticapitaliste

Nos vies valent plus que leurs profits

Le premier mai, dans la rue, après on continue !

Au stade de France, Macron n’a pas pu mettre les pieds hors d’une tribune cadenassée par ses flics. Ni lui ni ses ministres ne peuvent plus se déplacer sans provoquer casserolades et rassemblements.

Alors, fini le mouvement ? Macron voudrait « tourner la page », mais tout le monde voit bien qu’il n’y arrive pas !

La loi a été promulguée : est-ce que c’est foutu ?

Bien sûr que non ! Ce que la loi a fait, la rue peut le défaire. La loi sur le Contrat premier emploi (CPE) votée en 2006 a provoqué un immense mouvement de colère et a tout simplement disparu, le gouvernement d’alors reculant précipitamment.

Appuyé sur sa police, sur ses juges, Macron voudrait justement nous convaincre que manifester, protester ne sert à rien. Tout doux ! Rien n’est joué ! Non seulement les braises sont là, mais le feu peut repartir de plus belle.

L’impasse de la voie institutionnelle

Depuis le 19 janvier, les manifestations appelées nationalement par les confédérations syndicales se sont alignées sur le calendrier parlementaire. Après avoir misé, en vain, sur le Conseil constitutionnel, les dirigeants syndicaux se sont alignés sur les partis de la Nupes pour réclamer un référendum… qui ne pourrait de toute façon pas avoir lieu avant longtemps. Quant au PS, il a déposé un projet de loi abrogeant le passage à 64 ans qui ne pourrait pas être examiné avant le mois de juin.

Mais c’est maintenant que le mouvement est fort ! Les solutions « institutionnelles », ça ne donne rien et on voudrait nous faire attendre la Saint-Glinglin ?


Si la réforme des retraites a tant de mal à passer
, ce n’est pas du fait de ce qui se passe à l’Assemblée. C’est parce que nous avons été et sommes des millions dans les rues à manifester et être en grève !

Qu’est-ce qui nous manque pour gagner ?

Macron est peut-être coupé de la population, mais il n’est pas seul. Il s’appuie sur ses flics et ses juges au service du patronat.

Manifester dans les rues a été très important pour nous convaincre nous-mêmes que nous étions très nombreux à refuser le diktat de Macron. Mais, pour gagner, il faudra par nos manifestations et nos grèves nous en prendre au patronat et au système politique qui les sert si bien. Tout comme il sert l’extrême droite qui tente de se renforcer alors qu’elle suit docilement le Medef.

La réforme des retraites a été la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Partout, les conditions de travail – sous-effectifs, intensification du travail – ne font qu’empirer. Les salaires, déjà très bas, sont rognés par les hausses de prix vertigineuses.

Dans le souffle du mouvement contre la réforme des retraites, de très nombreuses grèves se sont poursuivies sur les salaires. Rien que la semaine dernière, les salariés de la compagnie aérienne Vueling, ceux de la plateforme de distribution Vertbaudet étaient en grève pour des augmentations de salaire. À la Poste, à Grenoble, des postiers intérimaires se sont mis en grève pour être embauchés.

Nous organiser nous-mêmes pour la suite !

Non, Macron et les siens n’en ont pas fini avec un mouvement qui, depuis le mois de janvier, a pris tout le monde par surprise à chaque étape. Il est donc tout à fait possible que tous ceux qui veulent « tourner la page » soient pris à contrepied par l’expression imprévisible, inventive, impertinente, multiforme, explosive de notre colère.

Commencé contre la réforme des retraites, le mouvement peut se poursuivre jusqu’au retrait, mais il peut aussi se renforcer par la généralisation des grèves sur les salaires, déjà nombreuses depuis des mois, comme sur les conditions de travail. Sans se contenter d’un retrait de la réforme honnie, il peut demain exiger la remise à plat de tous les reculs imposés depuis des années.

Si nous voulons gagner, il nous faudra prendre notre mouvement en main nous-mêmes, dans des structures démocratiques, sans compter sur des dirigeants syndicaux dont certains paraissent décidés à se résigner. Depuis le 13 avril l’intersyndicale ne propose plus rien. Pas même une journée nationale de grève à l’issue de la séquence des vacances scolaires. À l’inverse de ceux qui misent sur le retour à « la normale », nous parions sur tout ce qui permettra d’exprimer et d’amplifier la colère des travailleurs, organisés démocratiquement afin d’aboutir à des victoires.

 


 

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