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Les doigts coupés, de Hannelore Cayre

Métaillé, 2024, 190 p., 18 €

Un polar préhistorique féministe

Un chantier, et un ouvrier polonais découvre une grotte… Son occupation remonte à 35 000 ans avant notre ère (« l’aurignacien »). Paléontologues et archéologues sont mobilisés. Deux squelettes et, le plus intriguant, sur une paroi, plus de 150 pochoirs de mains féminines mutilées. L’enquête commence. Un nouveau jalon dans l’histoire de l’humanité, plus précisément celle de la femme.

Le roman intercale les questions des chercheurs et le récit de l’héroïne de l’époque, impertinente, audacieuse, chasseuse plus que cueilleuse, en butte aux punitions masculines mais tenant sa revanche… Un récit truculent et une spéculation qui en vaut d’autres. C’est que, comme l’explique l’autrice dans sa postface, « nos ancêtres sapiens sont de “vrais gens” […] Médire, raconter des histoires […] séduire, pratiquer l’ironie, inventer de nouveaux mots, créer des mythes, sont les marques de l’humanité ». Le résultat est réjouissant, mélange de fantaisie et d’érudition. Car Hannelore Cayre prend soin de donner ses nombreuses sources d’inspiration, dont Les Doigts coupés. Une anthropologie féministe de Paola Taber et autres ouvrages scientifiques. À noter qu’Hannelore Cayre, avocate pénaliste, scénariste et réalisatrice, a déjà publié différents courts romans tout aussi drôles et très renseignés tels que La Daronne, Commis d’office, ou Richesse oblige.

H.C.
 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 12, avril 2024.)