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« LLL Demo » à Berlin : en mémoire de Lénine, Luxembourg et Liebknecht

Le dimanche 14 janvier était jour traditionnel de commémoration de la mort de Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht, militants communistes allemands assassinés le 15 janvier 1919 par des corps francs, des hordes chargées par le ministre social-démocrate Gustav Noske de briser l’insurrection spartakiste. Les deux dirigeants du jeune Parti communiste ne furent pas les seules victimes, plus de trente autres furent assassinés en janvier 1919. Un épisode tragique de la révolution allemande, qui rappelle que la démocratie bourgeoise, quand elle se sent menacée par le prolétariat, n’hésite pas à recourir à la force brutale.

C’est pour dire qu’ils n’oubliaient pas, et honorer aussi Lénine, mort il y a cent ans, que plus de 5000 personnes ont défilé à Berlin, de Frankfurter Tor à Lichtenberg et au Mémorial des socialistes (Gedenkstätte der Sozialisten), au cimetière de Friedrichsfelde. Vaste spectre militant allant de la gauche de la social-démocratie à l’extrême gauche trotskiste (dont nos camarades du groupe RSO – Revolutionär Sozialistische Organisation), anarchiste, ou maoïste stalinienne. Fortes délégations, venues de toute l’Allemagne.

Nouveauté de l’année, le soutien à Gaza était fortement au rendez-vous : drapeaux palestiniens, pancartes, slogans : « Free, Free, Palestine », « Israël bombardiert, Deutschland finanziert »… Pas du goût des sociaux-démocrates et Verts qui gouvernent, crient à l’antisémitisme, qui du coup ont lâché leurs flics. D’où quelques charges policières auxquelles le cortège a résisté, qui ont tout de même fait quelques blessés chez les manifestants et les flics.

La veille de son assassinat, Rosa Luxembourg – commentant les revers de la révolte spartakiste et la répression –, écrivait : « L’ordre règne à Berlin ! Sbires stupides ! Votre “ordre” est bâti sur le sable. Dès demain la révolution se dressera de nouveau avec fracas proclamant à son de trompe pour votre plus grand effroi : j’étais, je suis, je serai ! » La formule d’espoir révolutionnaire de Rosa était aussi sur les banderoles. Et certains avaient placardé : « Palestine, j’étais, je suis, je serai… »

Michelle Verdier