NPA Révolutionnaires

Nos vies valent plus que leurs profits
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Lycée de Cachan, les fuites d’eau qui font déborder le vase

Les lycéens et le personnel du lycée de Cachan n’ont pas peur que le ciel leur tombe sur la tête, non juste le plafond ! Alors que les lycées fréquentés par les enfants de bourgeois sont toujours plus arrosés de subventions, comme le lycée privé Stanislas à Paris dans le 6e arrondissement, le lycée de Cachan est, depuis des années, dans un état d’insalubrité absolument inacceptable.

Une mobilisation des lycéens et du personnel

En effet, la peinture tombe, les rats prolifèrent, l’humidité attaque les murs qui contiennent de l’amiante, certaines fenêtres ne ferment pas, des dalles de faux plafond s’écroulent, et pour couronner le tout, l’isolation thermique y est catastrophique : « Quand il y avait la canicule, il faisait 45 °C dans les salles et en hiver il faisait −5 °C » témoigne une élève lors d’un blocus le 5 mars pour dénoncer ces problèmes. Cela nuit non seulement aux conditions dans lesquelles les étudiants et le personnel travaillent, mais aussi à leur sécurité.

C’est pour dénoncer ces conditions que, le 27 février dernier, une centaine d’enseignants, d’assistants d’éducation et autres employés du lycée avaient exercé leur droit de retrait jusqu’au 4 mars. Cette mobilisation faisait suite à des plaintes concernant des fuites d’eau dans les couloirs et les salles de classe qui venaient s’ajouter aux problèmes précédents.

Le 5 mars, les élèves sont entrés dans la danse et ont décidé de bloquer leur lycée. Le blocage a ensuite évolué en manifestation regroupant entre 200 et 300 personnes, qui s’est terminée par des échauffourées avec la police. Cette montée en tension est évidemment l’expression du ras-le-bol de ceux qui doivent étudier dans des conditions inacceptables, pendant que la jeunesse bourgeoise dorée est tout juste inquiétée pour son homophobie et le caractère réactionnaire des lycées privés catho qu’elle fréquente, quelques kilomètres plus loin de l’autre côté du périphérique parisien.

Le rectorat ose prétendre que cette manifestation ne serait pas en lien avec l’insalubrité du lycée, simple façon pour lui de se dédouaner et de dénigrer les revendications légitimes des lycéens et du personnel.

La répression comme seule réponse

Le préfet de police, Laurent Nuñez avait quant à lui annoncé : « Nous serons présents dès demain et dans les jours qui viennent autour de l’établissement pour que l’ordre public règne. » Et en effet, encore deux jours plus tard, un important dispositif de CRS était présent aux abords du lycée, et à la grille avec le personnel du lycée : voilà l’accueil qui est réservé à ceux qui dénoncent le manque de moyens de l’enseignement public dans les banlieues. Gérald Darmanin déclarait, concernant le mouvement des agriculteurs, qu’on ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS, il est ici manifeste que cela ne concerne pas les souffrances des lycéens et de leurs enseignants.

Finalement, et venant confirmer cela, jeudi 18 avril, cinq lycéens ayant participé au mouvement ont été placés en garde à vue. L’un d’entre eux y restera 48 heures, sous prétexte d’avoir cassé la fenêtre d’une voiture de police. Ces lycéens ont vu à 6 h 20 leurs portes défoncées et leurs familles couchées au sol et menottées. Un rassemblement était organisé devant le commissariat de Villejuif le jour même avec la présence de la famille, d’une élue municipale et du NPA. Finalement, trois des cinq élèves placés en garde à vue passeront devant le tribunal correctionnel. Cette répression fait évidemment écho aux récentes annonces d’Attal, tout récemment à Viry-Châtillon auprès d’élèves en difficulté, et dès le début d’année dans sa déclaration de politique générale le 30 janvier : « Tu défies l’autorité, on t’apprend à la respecter. » Eh bien, ne nous laissons pas faire et soyons fier de la défier, cette autorité. Comme dans le 93 où un mouvement regroupant plusieurs établissements avec les mêmes revendications a eu lieu, continuons de soutenir les mobilisations des lycéens, de leurs enseignants, des AED et des AESH pour qu’ils puissent travailler et étudier dans de bonnes conditions, et de dénoncer la scandaleuse répression qui s’abat sur eux.

Mael Tempis