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Marche blanche pour Wanys à La Courneuve (93)

Wanys, un jeune homme de 18 ans, est mort le 13 mars dernier, à la suite du choc frontal entre le deux-roues qu’il conduisait et une voiture de la BAC. Ibrahim, le jeune homme assis à l’arrière du scooter, affirme que les policiers ont dit qu’ils étaient heureux d’avoir pu les renverser. Tout porte à croire que le véhicule de police a heurté volontairement et à grande vitesse Wanys et Ibrahim.

L’émotion a été vive dans la population et entre cinquante et cent jeunes, selon les estimations, ont assiégé le commissariat de la police nationale de La Courneuve pendant une bonne demi-heure, le 17 mars vers 23 heures, le bombardant avec des mortiers d’artifice.

Jeudi 21 mars dernier, entre 16 h 30 et 17 heures, le grand frère de Wanys a pris la parole, entouré des membres de sa famille et de proches, du haut des marches de la mairie de La Courneuve : « Mon petit frère a été tué par la police, c’est cette police qui a décidé de lui ôter la vie injustement. » Il a demandé aussi de défiler dans le calme jusqu’au lieu de l’accident qui a causé la mort de Wanys et des blessures graves à son ami Ibrahim, lieu situé près de la mairie d’Aubervilliers. Il a ajouté : « Nous ne cherchons que la justice. Pas de violence, pas de débordement, ni de buzz. »

Le cortège s’est alors dirigé vers Aubervilliers. Pendant la marche, des slogans étaient scandés, comme « pas de justice, pas de paix », ou « la police assassine ». Par moments, il y avait aussi des mains claquées en rythme au-dessus des têtes des manifestants. En tête, une banderole proclamant « Justice pour Wanys » ouvrait la marche, accompagnée de photos de Wanys et d’Ibrahim. Les proches et les amis portaient un T-shirt blanc avec les noms des deux jeunes gens victimes de la voiture de police.

Sur le lieu de la mort de Wanys, une minute de silence s’est tenue avec des poings levés. Cette marche blanche a rassemblé jusqu’à 1 500 personnes à son maximum, dans cette ville de 40 000 habitants.

On ne peut pas encore préjuger des conclusions de l’enquête sur cette mort, bien qu’on ait déjà des indications. Il est rare que la justice bourgeoise invalide l’action de sa police qui protège le système d’exploitation. La police continue de tuer au prétexte du refus d’obtempérer, comme lors de la mort de Nahel en juin 2023. La colère est légitime, seule la mobilisation permettra d’en finir avec cette impunité.

Correspondants

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 12, avril 2024.)