Nouveau Parti anticapitaliste

Nos vies valent plus que leurs profits

Médoc : le revers de la bouteille

Avec ses appellations prestigieuses, le Médoc, dans le Bordelais, fait figure de fleuron du luxe. Château Mouton Rothschild, Château Latour, Château Margot, Château Lafite-Rotschild… ces appellations connues des amateurs de bordeaux font partie des 18 grands crus classés qui font la gloire de Pauillac… et la fortune des propriétaires de ces châteaux. Dans la région, ils appartiennent soit à des grandes familles, soit à des géants de l’industrie du luxe ou à des assurances : Pinault, Bouygues, Axa ou encore Allianz. Mais une enquête du magazine télévisé Envoyé spécial révèle que la vigne a contribué à l’appauvrissement du territoire en faisant disparaitre nombre d’autres activités économiques. À Pauillac, la ville principale de la région, elle représente pratiquement la seule possibilité d’emploi – mais celui-ci est précaire. Et comme l’a montré une étude de l’Insee, la capitale du bon vin est aussi celle d’un « couloir de pauvreté » qui relie la pointe du Médoc à Agen, dans le Lot-et-Garonne. Pauillac et son centre historique ont des allures de ville fantôme. Seule la boutique du Secours populaire ne désemplit pas. Contre quelques euros, elle propose colis alimentaires, vêtements ou meubles, notamment aux retraités qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts avec leurs maigres retraites. Pendant les vendanges, elle fait face à un surplus d’affluence du fait des saisonniers employés dans les vignobles pour des salaires de misère. Ici aussi l’accumulation de la richesse va de pair avec celle de la pauvreté.