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Même si l’intersyndicale le veut, nous on n’y va pas. Nous ne manifesterons pas en soutien à la politique de l’Otan !

À l’occasion des deux ans de l’invasion russe de l’Ukraine, on a pu lire, mais de manière quasi confidentielle, sans que cela ait eu une quelconque déclinaison militante sur les lieux de travail, un appel de l’intersyndicale nationale à manifester samedi 24 février « pour une paix juste et durable et en solidarité avec la résistance des travailleurs et travailleuses ukrainiens ». L’appel est signé de la CGC à Solidaires, en passant par la CGT, FO, la FSU, la CFDT et l’Unsa. Tous les logos sont là : une unité exemplaire qu’on aimerait bien connaître pour la solidarité envers les travailleurs et les travailleuses palestiniens… Mais il y a visiblement deux poids deux mesures, car pour soutenir « la résistance » en Ukraine, l’intersyndicale n’a pas besoin de s’affronter au positionnement de l’État français et du gouvernement Macron, de fait elle lui emboîte le pas !

Ces messieurs-dames s’insurgent contre l’impérialisme russe. Bien sûr que Poutine et sa politique, en Ukraine, en Russie et dans toute sa zone d’influence, ne peut qu’inspirer dégoût et rejet. Mais l’intersyndicale n’a pas un mot de solidarité avec les travailleuses et travailleurs de Russie, alimentant ainsi la russophobie ambiante… et surtout pas un mot contre l’Otan et contre les puissances impérialistes occidentales dont la France ! Exiger le retrait des troupes russes évidemment… mais pas un mot sur les bases militaires de l’Otan qui se sont déployées depuis des décennies en Europe ! Pas un mot sur la fourniture massive d’armes à l’Ukraine et l’utilisation des soldats ukrainiens comme chair à canon des grandes puissances occidentales. Pas une syllabe sur la politique va-t-en-guerre de la France, ses budgets militaires vertigineux et ses sales guerres en Afrique et au Moyen-Orient !

L’appel à manifester le 24 février est lancé à l’origine par le collectif « Ensemble le 24 février », dont sont notamment signataires le groupe de Philippe Poutou et Solidaires, un collectif placé sous le haut patronage de Raphaël Glucksmann, future tête de liste du PS aux Européennes et de sénateurs de l’UDI. L’appel de ce collectif parle explicitement « d’armer l’Ukraine », et son site relaie des vidéos expliquant pourquoi l’Ukraine doit intégrer l’Otan.

Alors, l’indignation à géométrie variable, non merci. Comme si l’intersyndicale en avait quoi que ce soit à faire du droit du peuple ukrainien à disposer de lui-même : ce n’est que quand ce droit est instrumentalisé par les grandes puissance que, là, on fait sonner tambour et trompette, alors que pour la Palestine, c’est profil très, très, très bas au moment où un génocide a lieu sous les yeux de toutes et tous. Se mettre à la remorque de l’Otan, la machine de guerre la plus destructrice de tous les temps, et ne rien dire face aux exploits de notre impérialisme… plutôt mourir de honte ! À l’heure où le gouvernement français (et tous ceux d’Europe occidentale) prétexte de l’invasion guerrière de Poutine pour démultiplier les dépenses d’armement et tenter de militariser l’ensemble de la société (avec le SNU et l’uniforme à l’école), ne mettons pas le quart d’un pouce sur une gâchette qui se retournera aussi contre nous. Oui, hors d’Ukraine les troupes russes, mais aussi hors d’état de nuire les marchands de canons américains, allemands, britanniques, français, etc.!

Xavier Chiarelli et Marie-Hélène Duverger

 


Dossier : Deux ans de guerre en Ukraine

 

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