Nouveau Parti anticapitaliste

Nos vies valent plus que leurs profits

Pour nos retraites, nos salaires et nos conditions de travail : on ira jusqu’au bout !

La mobilisation contre la réforme des retraites se renforce. Les manifestations monstres du 31 janvier l’attestent. Jamais depuis 30 ans on n’avait vu autant de monde dans la rue ! Élisabeth Borne tente de se rassurer. En direct à la télévision jeudi dernier, elle parle de « réticences » et « d’inquiétudes ». Comme si on n’avait pas compris ! Mais nous avons parfaitement saisi de quoi il retourne. Et notre refus est franc, massif et déterminé. Nous continuerons à l’exprimer en participant massivement à la grève et aux manifestations, à commencer par les deux prochaines journées des 7 et 11 février.

Le gouvernement et les patrons se consolent en disant que les taux de grévistes auraient été un peu plus bas dans certaines grandes entreprises publiques. Mais de l’aveu de tout le monde, les cortèges ont été plus fournis le 31 que le 19. Et dans beaucoup d’entreprises du privé, les grévistes étaient souvent plus nombreux. Sans parler des jeunes qui commencent à déferler dans les manifestations !

« Augmentez les salaires, pas l’âge de la retraite » (vu sur une pancarte le 31 janvier)

La colère n’est pas limitée à la seule question des retraites. C’est un ras-le-bol général contre l’exploitation capitaliste, les salaires qui ne permettent pas de vivre, le travail qui tue avant même la retraite. C’est toute cette rage qui a fleuri sur les pancartes dans les manifestations du 31.

Çà et là, les travailleurs d’une même entreprise, d’un même secteur, quelquefois en cortège interprofessionnel, se sont regroupés pour défiler ensemble. Tous derrière la même banderole, c’est mieux que chacun tout seul dans son coin. Car si tous les syndicats ont appelé, pourquoi donc des cortèges syndicaux classés par étiquettes qui nous éparpillent selon l’appartenance (ou pas) des uns et des autres ? Au lieu de saisir l’occasion d’être tous ensemble pour discuter de la suite du mouvement ! Rien de tel pour sentir notre force collective et pour nous rassembler autour de nos revendications, par delà nos secteurs.

Sur tous les sujets, le patronat peut battre en retraite

Dans certaines entreprises du privé, des grèves éclatent, pour les salaires, mais pas seulement : dans l’industrie pharmaceutique (BioMérieux en région lyonnaise, Cenexi près de Paris), dans la sous-traitance automobile (Plastic Omnium et Forvia près de Rennes), chez Flandria Aluminium dans le Nord ou encore chez Idemia, fabricant de cartes bancaires en Bretagne. Des entreprises plus petites ou qui n’avaient parfois jamais connu de grève complètent cette longue liste de luttes.

Les patrons craignent que le mouvement national contre la réforme et les luttes dans les entreprises se renforcent mutuellement. C’est donc la voie à suivre pour les faire payer afin de travailler moins et gagner plus.

Les politiciens tentent de faire diversion

En attendant, la machine parlementaire est lancée. On connait la chanson : une pluie d’amendements, des effets de manche, des négociations en coulisses… et la loi immigration bientôt présentée par le ministre de l’Intérieur, Darmanin, pour allumer un contre-feu raciste à notre mobilisation. Ça ne prendra pas !

L’arme des travailleurs, c’est la grève !

Il n’y a rien à attendre des palabres au Parlement. C’est par la grève et dans la rue, toutes et tous ensemble, qu’on fera reculer ce gouvernement et les patrons.

Il est essentiel de se réunir en assemblées générales, pour échanger, voir où on en est, bref, décider tous ensemble de notre mouvement et de nos revendications. L’intersyndicale cantonne ses revendications au strict retrait de la réforme, et ne donne aucune perspective pour construire la grève reconductible sur la durée. Mais c’est aussi sur toutes les attaques passées, celles qui ont déjà fait reculer l’âge de la retraite de 60 à 62 ans, ou bien celles qui ont baissé les allocations chômage, qu’il faut faire reculer le gouvernement et le patronat.

C’est bien pour cela que nous devons nous réunir, pour décider collectivement de nos revendications, de la construction de la grève, pour améliorer le rapport de force en notre faveur.

Éditorial du NPA du 5 février 2023

 

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