Nouveau Parti anticapitaliste

Nos vies valent plus que leurs profits

PSA-Stellantis : les privés de primes se font entendre

Bénéfices record et salaires au plancher

Avec 16,8 milliards d’euros de bénéfices, Stellantis (qui regroupe PSA et Fiat) a une nouvelle fois annoncé des bénéfices stratosphériques pour l’année 2022, ce qui la place juste derrière Total au palmarès du CAC40, excusez du peu. Plus de 4 milliards d’euros seront versés en dividendes au petit nombre des actionnaires, moins de la moitié de cette somme sera versée sous forme de primes aux 260 000 salariés : voilà comment notre patron récompense ceux qui auront trimé toute l’année avec les sous-effectifs, les cadences infernales, les heures supplémentaires et les samedis travaillés à gogo.

Mais c’est sur la « prime d’intéressement et participation » que, pour faire passer la pilule, Stellantis s’est empressé de communiquer. Quelle est la réalité ? Cette « prime d’intéressement » est en réalité un complément de salaire versé annuellement, mais dont le montant change d’une année à l’autre. Elle sera cette année de 3880 euros pour la majorité des salariés, ce qui n’est que 300 euros de plus que l’année précédente. On a tous noté que c’est à peine 7 % de plus que l’an dernier (moins que la hausse des prix), pour des bénéfices qui ont, eux, grimpé de 26 %.

Et surtout la prime n’est pas pour tout le monde. Pour la toucher intégralement il faudra 100 % de présence et tant pis pour ceux qui, tombés malades, seront doublement pénalisés. Les intérimaires et prestataires dont le nombre augmente chaque année sont tout simplement exclus de cette prime alors qu’ils ont sué toute l’année à nos côtés, avec la précarité en plus. Cette année, avec des prix qui montent en flèche et les bénéfices record, chez les intérimaires du groupe ça passe encore moins que jamais.

Mardi 28 février, 24 intérimaires de PSA Vesoul, le centre logistique de pièces détachées, ont débrayé pour dénoncer cette injustice. Écœurement, dégout, voilà les sentiments exprimés lors de leur rassemblement devant l’usine lors de la prise de poste au petit matin. Leurs agences d’intérim, Adecco en tête, se sont empressées de leur envoyer des SMS pour leur demander de reprendre le travail, pas de doute les patrons savent se mettre en rang lorsqu’il s’agit de faire tourner la machine à profit. Le lendemain, c’est à l’usine de Mulhouse qu’une quarantaine d’intérimaires, en grande partie des caristes du montage, se sont rassemblés, et ont prévu d’organiser pour le lundi suivant, veille de la grève du 7 sur les retraites, un nouveau rassemblement plus nombreux. Le vendredi, c’était sur le site PSA d’Hordain que, sur l’ensemble des trois équipes, une soixantaine d’intérimaires débrayaient à leur tour pour réclamer cette prime d’intéressement.

Alors qu’en haut l’argent coule à flot comme jamais, en bas toutes les raisons sont réunies pour demander des embauches et imposer, non pas tout juste des primes aléatoires, mais des salaires qui nous permettent de vivre dignement.

Correspondants d’entreprise PSA