Une scène d’horreur de plus : des centaines de cadavres dans les décombres du plus grand hôpital de Gaza, Al-Shifa, après l’évacuation des troupes israéliennes. Impossible de nier la dimension génocidaire de la sale guerre d’Israël contre Gaza.
On peut facilement imaginer ce qui se passerait si des combattants palestiniens se livraient aux mêmes atrocités que les soldats israéliens, ou s’ils paradaient eux aussi avec les sous-vêtements de femmes, leurs victimes, en guise de butin de guerre : ils deviendraient aux yeux de la presse officielle le symbole mondial de la barbarie.
Mais les grandes puissances soutiennent militairement et financièrement l’État d’Israël. Les États-Unis en tête. Si ces derniers expriment un peu leur crainte que l’escalade ne déstabilise les régimes voisins (celui du maréchal Sissi en Égypte notamment), ils poursuivent leur soutien inconditionnel et leurs livraisons d’armes. De même que la France, dont le ministre de la Défense vient de reconnaitre avoir, dès octobre 2023, livré à Israël au moins 100 000 pièces de cartouches pour fusils mitrailleurs. Sans ces soutiens, il serait impossible pour Israël de mener sa politique.
Le sentiment d’impunité mène Netanyahou à aller de plus en plus loin : le bombardement de l’ambassade d’Iran à Damas constitue une grave provocation qui s’ajoute aux frappes qui ont déjà touché le Liban. Mais les régimes iranien et arabes de la région n’ont ni la capacité ni la volonté de s’opposer réellement à l’État d’Israël, eux qui gouvernent sur le dos de leur propre population.
L’escalade meurtrière commence à susciter quelques réactions en Israël où, à deux reprises, des milliers de manifestants se sont rassemblés pour demander la démission de Netanyahou. Pour l’heure, les manifestants lui reprochent surtout une politique qui sacrifie les possibilités de libération des otages israéliens. Les militants qui, en Israël, ont tenté ces dernières années et tentent encore de défendre les droits des Palestiniens et de lutter contre l’extension des colonisations, restent très isolés.
Ceux qui ont la capacité de s’opposer à l’offensive génocidaire, ce sont les travailleurs et les travailleuses de Palestine, du Moyen-Orient, mais aussi ceux du cœur même des grandes puissances. Plus le mouvement de protestation sera massif, plus il deviendra difficile voire impossible aux Biden et Macron de continuer à soutenir Israël et sa sale guerre. Voilà pourquoi continuer à manifester est décisif, comme beaucoup le font dans le monde et nous ici en France.
Xavier Chiarelli
(Article paru dans Révolutionnaires numéro 12, avril 2024.)