Nouveau Parti anticapitaliste

Nos vies valent plus que leurs profits

Rassemblement à Carhaix (29) contre l’extrême droite

Le pays Centre Ouest Bretagne (Cob) est à cheval sur trois départements (Finistère, Côtes-d’Armor et Morbihan). C’est une région rurale, relativement enclavée, à la population vieillissante, soumise à une désertification sous l’effet de la migration vers les zones côtières et les métropoles de Rennes et Brest, et à faible revenu. Son économie est structurée autour de l’agro-alimentaire et les exploitations agricoles y sont encore assez nombreuses. Une région dont le nom a pour nous une résonance : les campagnes rouges de Bretagne ! 

Depuis quelques mois, l’extrême droite, dont Reconquête, le RN, et des groupes identitaires se revendiquant bretons, dont certains sont très proches de l’idéologie nazie, sont montés à l’assaut de Callac, un ancien fief communiste, en tout cas « très à gauche ». Aux dernières cantonales de 2021, le NPA y a recueilli 11 % des voix au premier tour et le maire de la commune1 a été le dernier député communiste élu en Bretagne dans les années 1990.

La municipalité de Callac, encouragée par les services de l’État, a initié avec l’aide d’une fondation privée un projet d’accueil de quelques familles de réfugiés en situation « régulière ». Illustration de la politique anti-travailleurs migrants de Macron, l’accueil se fait au compte-gouttes, sans moyen, et avec une dispersion dans les secteurs ruraux, soi-disant pour les « revitaliser ». En réalité, pour entretenir le préjugé raciste qu’il ne faudrait pas trop « concentrer » les réfugiés. Nos camarades migrants ne sont pourtant pas un poids pour la société !

Dès l’annonce du lancement de ce projet baptisé « Horizon », quelques habitants qui y étaient opposés ont lancé un collectif contre le projet, et ont très vite été débordés par les agitateurs d’extrême droite récemment implantés dans notre secteur, dont Catherine Blein, exclue du RN pour antisémitisme suite à une condamnation. Divers individus se réclamant de Zemmour, dont d’anciens gilets jaunes, ont lancé une campagne virulente de dénigrement et de menaces.

À partir de septembre, deux manifestations anti-Horizon et deux contre-manifestations antifascistes se sont fait face. Notre comité a participé à la mobilisation du côté des antifascistes.

Samedi 25 février, manifestation en soutien aux journalistes menacés de mort par les fachos

 

Début janvier 2023, le maire de Callac a annoncé le retrait du projet. Visiblement désarmée face à la violence des attaques, la municipalité a-t-elle sous-estimé l’opposition et manqué de conviction politique pour mener au bout un projet insuffisamment mûri ?

Mais la fin du projet d’accueil Horizon, loin de calmer les fachos, leur a donné des ailes. Ils ont menacé les journalistes de l’hebdomadaire local Le Poher et particulièrement son rédacteur en chef Erwann Chartier, et ont aussi attaqué une journaliste de France 3 Brest qui a couvert les événements de Callac. Non contents de menacer via les réseaux sociaux, les trublions d’extrême droite font maintenant planer la menace d’un attentat à la bombe contre le siège du Poher. C’est la goutte d’eau qui a fait bondir la profession et les clubs de la presse, et, au-delà, les syndicats et un large front antifasciste. Organisée en quelques jours, une manifestation a réuni samedi 25 février, dans une ambiance combative, 600 personnes devant la mairie de Carhaix : un message de rejet envoyé à l’extrême droite dans une région où elle peine à s’implanter, et n’hésite pas à déployer une politique de division raciste des classes populaires, en recourant à la violence pour radicaliser ses partisans et terroriser ses opposants. Heureusement cela a produit l’effet inverse dans nos campagnes rouges ! 

Dans ce contexte, et en analysant l’actuelle mobilisation sociale sur notre territoire : 5 000 manifestants à Guingamp, 3 000 à Carhaix, près de 10 000 à Morlaix contre le projet de retraite à 64 ans, nous avons la capacité de faire à la fois reculer Macron et le capital, mais aussi l’extrême droite !

Comité Nathalie Le Mél du NPA

 


 

1. Félix Leyzour, député du PCF.