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Répression au port de Gennevilliers

Lundi 20 mars après-midi, pendant que les députés bavardaient des motions de censure, une centaine de grévistes de l’AG interprofessionnelle du 92 se sont rendus à Gennevilliers pour tenir un barrage filtrant sur l’un des ronds-points du deuxième port fluvial européen, accompagnés par des militants et militantes de l’AG d’Argenteuil.

Cette action, menée par des collègues de nombreux syndicats, secteurs et entreprises, postières et postiers, enseignantes et enseignants, travailleuses et travailleurs sociaux, de la Sécurité sociale ou encore salariés de la société Géodis Calberson, s’est déroulée sans incident. Elle a permis de rappeler que sans les travailleuses et les travailleurs, aucune marchandise ne sort du port, tout en distribuant aux chauffeurs de camion et aux automobilistes un tract appelant à continuer le mouvement en élargissant la grève. Ce barrage filtrant était, aux dires des policiers arrivés un quart d’heure plus tard sur les lieux, « toléré » à la différence du blocage.
Mais, après plus d’une heure, d’autres policiers casqués et bien armés ont dégagé les plots de la route.
Les participantes et participants de l’action, estimant l’avoir menée correctement, sont alors partis en direction de la gare la plus proche.

C’est à partir de là qu’une partie d’entre eux ont littéralement été pris en chasse par la BAC, accompagnée d’un fourgon de police. Ce ne sont pas moins de 18 syndicalistes, militantes et militants – dont plusieurs membres du NPA – qui ont été interpellés après avoir été nassés dans une rue, puis menottés, mis à terre et embarqués la tête baissée. La police n’a pas lésiné sur la mise en scène, tandis que des policiers n’ont pas hésité à palper les parties intimes de certaines femmes. Répartis dans trois commissariats, 17 de nos camarades en sont ressortis environ deux heures plus tard après avoir signé un formulaire de contrôle d’identité, qui aurait été, d’après la police, « impossible » à faire sur le lieu de l’interpellation !

Mais l’une de nos camarades, Elena, travailleuse sociale, militante de la CGT et animatrice des Rencontres nationales du travail social en lutte, a elle été placée en garde à vue pour un prétendu « outrage » lors de son interpellation. Ce sont pourtant bien les cowboys de la BAC qui devraient être visés par la justice, avec leurs courses-poursuites, leurs attestations musclées, leurs tentatives d’intimidation, leurs palpations parfois proches de l’attouchement sur des femmes et les heures qu’ils ont fait passer à nos camarades dans des commissariats décrépits !
Le lendemain matin, devant le commissariat de Colombes, plus de 70 grévistes, ainsi que des élus municipaux du 92, se sont donnés rendez-vous pour exiger la libération d’Elena et lui réserver un chaleureux accueil à sa sortie. La police, après avoir menacé de placer les présentes et présents en garde à vue à leur tour, a fini par relâcher notre camarade vers midi. Elle ne fait pour le moment l’objet d’aucune poursuite.

L’objectif de cette répression est clair : c’est une tentative d’effrayer, de dissuader celles et ceux qui depuis le 19 janvier n’ont pas perdu la détermination de jeter aux poubelles de l’histoire la réforme des retraites de Macron ! Mais comme nous le voyons partout en France, ce sont bien le patronat, le gouvernement et leurs flics qui ont peur !

Correspondants