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Retraites : Macron veut piquer dans les caisses pour arroser le patronat !

[Texte paru dans un quatre pages édité par le NPA]

 

Après les grèves de 2019-2020 qui ont précédé la crise sanitaire, Macron avait dû abandonner sa « retraite à points ». Il revient à la charge. Sa nouvelle réforme mérite le même sort.

Les grands mensonges du gouvernement

• Question – Les caisses de retraite sont-elles déficitaires ?

Réponse – Elles étaient excédentaires de 2,6 milliards d’euros en 2021 et de 3,7 milliards d’euros en 2022.

• Seront-elles déficitaires dans l’avenir ?

Les prévisions du Conseil d’orientation des retraites (COR) disent qu’elles seront déficitaires à partir de 2032. On peut douter de ce genre de prévision, l’avenir étant on ne peut plus incertain – et nos luttes pourraient bien tout bouleverser !

Car la raison qu’en donne le COR est significative : le déficit viendrait des économies réalisées sur l’ensemble des salaires des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers ! Le COR pointe donc la responsabilité de l’État dans les difficultés éventuelles des caisses de retraite puisque c’est lui qui organise les coupes sombres sur les budgets des collectivités et de la santé !

• Que représenterait ce déficit…en 2032 ?

Dans 10 ans ! Il serait compris entre 12 et 20 milliards d’euros par an, le chiffre de 17 milliards revenant le plus souvent. 17 milliards sur un budget global des caisses de retraite de 330 milliards, soit 5 %. Curieusement, le gouvernement ne propose pas d’augmenter les salaires d’autant. Or, dans le fonctionnement actuel, 5 % de hausse des salaires, ce serait automatiquement 5 % de plus dans les caisses de retraite !

• Mais, avec le vieillissement de la population, la part consacrée aux retraites ne va-t-elle pas devenir trop lourde à supporter ?

La part des dépenses de retraites dans le revenu national (PIB) était de 13,8 % en 2021. Le gouvernement fait mine de s’effrayer du fait qu’elles pourraient atteindre 14,7 % en 2032. En fait, il ne s’agirait que d’un retour à ce qu’elles représentaient en 2020.

Mais, de toute façon, il serait juste normal que la part consacrée aux retraites augmente : tout simplement parce que les richesses produites, celles que chacun d’entre nous produit pendant ses années de travail augmentent. Et bien plus vite que la population. Alors, qu’y aurait-il de choquant à ce qu’une part plus importante soit consacrée aux anciens si la société produit toujours plus de richesses ?

• Mais un ancien qui occuperait son poste plus longtemps, n’est-ce pas un poste de moins pour un jeune ?

Macron nous chante « la France qui travaille ». S’user la santé jusqu’à 64 ans (voire plus pour éviter la décote) pendant que le jeunes galèrent pour trouver un emploi, bel avenir !
Pour les patrons c’est aussi parfois l’inverse : virer un salarié âgé, jugé plus assez rentable et qui finira ses années en emplois précaires, pour embaucher un jeune. Ce chômage des séniors dont on parle si souvent. Car le revers de la médaille c’est aussi qu’avec un jeune on peut augmenter ses cadences et le payer moins cher qu’un salarié avec des années d’ancienneté. Années de galère aux deux bouts de la vie active, retraites de misère et baisse des salaires, c’est la triple recette du gouvernement et du patronat.

 


 

Bas salaires pour les travailleurs, retraites de misère mais explosion des dividendes pour les actionnaires

 

 

D’un côté le monde de Macron produit des millionnaires (en France ils sont quelque 2,8 millions aujourd’hui). De l’autre la pauvreté explose. Les Restos du cœur, qui ont traversé les gouvernements de gauche et de droite, servaient à leurs débuts 8 millions de repas par an, on en est à 142 millions en 2022. Sur les 65 millions d’habitants du pays, plus de 9 millions vivent sous le seuil de pauvreté.

Nous, les 30 millions de salariés (88 % de la population active) n’avons que nos bras à louer, de l’agent d’entretien à l’ingénieur, à la campagne comme à la ville. Une majorité qui produit tout, subvient à toutes les nécessités sociales – on l’a bien vu pendant le premier confinement – et qui pourtant rame de plus en plus pour vivre. Quand on ne nous jette pas au chômage ! C’est tout cela qui doit cesser !

La hausse des prix pèse d’abord sur les classes populaires !

Les prix flambent. La vie quotidienne devient impossible. Les cantines scolaires deviennent inabordables pour bien des familles. Se chauffer est un luxe. Et ne parlons pas des carburants : avec la fin des « aides » gouvernementales sur le prix à la pompe, c’est à se demander si ça vaut la peine d’aller au travail quand on a de longs trajets.
La hausse dans les supermarchés des produits « premier prix » est de 14 % sur un an, selon les relevés de France Info. On est loin des 7 % avancés par le gouvernement qui ne sont qu’une moyenne sur tous les prix. Car les produits de base pèsent bien plus lourd dans le budget des classes populaires. Cela représente au bas mot entre 100 et 150 euros par mois !

La guerre d’Ukraine a bon dos ! Comment se fait-il alors que les profits d’Engie, davantage encore ceux de Total, aient explosé ?

La nouvelle réforme des retraites sera, en plus du recul de l’âge de la retraite, une nouvelle baisse du montant des retraites réelles, avec tous ceux qui n’auront pas leurs annuités, qui finiront par des années de chômage ou d’emplois précaires en attendant l’âge fatidique des 64 ans (voire 67 pour éviter la « décote »). Une réforme qui s’ajoute à la baisse des allocations chômage déjà mise en place.

Dans tous les secteurs, les grèves pour l’augmentation des salaires se sont multipliées ces derniers mois : dans les raffineries, les industries chimiques, pharmaceutiques, automobiles et chez des dizaines de leurs sous-traitants ; dans les transports en commun, chauffeurs de bus ou ateliers du métro parisien, etc. Jusqu’à Noël où, à la SNCF, la « trêve des confiseurs » a surtout rimé avec « grève des contrôleurs ».

C’est cette colère, ajoutée au refus unanime des nouvelles attaques contre les retraites qui pourra faire reculer le gouvernement.


 

 

Pourquoi un tel acharnement à s’en prendre aux retraites ?

Cela fait des années que les gouvernements successifs ont multiplié les réformes aggravant le système de retraite. C’est une affaire de gros sous, bien plus que de prétendus trous dans la caisse. Les caisses de retraite, c’est un budget de 330 milliards d’euros, du même ordre que le budget de l’État. Un pactole qui attise les convoitises !

Augmenter le nombre d’annuités nécessaires pour une retraite à taux plein, c’est baisser la pension d’une bonne partie de ceux qui partent quand même à l’âge légal. Augmenter l’âge légal du départ à la retraite, c’est accroître le « chômage des seniors ». Et pas un centime de plus de cotisations patronales aux caisses de retraite.

Par contre diminuer les dépenses des caisses et le montant des retraites c’est permettre aux fonds de pension privés de drainer l’épargne de ceux qui ont des salaires suffisants pour mettre de côté. Ce fameux pactole des caisses de retraites que lorgnent tous les financiers.

 

Le bluff du minimum retraite à 1 200 euros

L’annonce d’une augmentation de la retraite minimale à 85 % du Smic (soit 1 200 € aujourd’hui) est un des plus gros mensonges d’Élisabeth Borne. D’abord pourquoi pas au niveau du Smic, qui est tout de même un revenu minimum (insuffisant, vu son montant actuel) ? Mais en plus ce n’est pas cela qui est promis. Les minima sociaux actuels resteront les mêmes. Les très basses retraites aussi, et les femmes en seront les premières victimes. Et même pour les retraités du futur, pour avoir ce prétendu minimum, il faudra avoir ses 43 ans de cotisations, avoir évité des années de chômage ou d’emplois partiels et précaires, ce qui est le sort de bien des vieux travailleurs rejetés du boulot bien avant les 64 ans fatidiques de l’âge de départ à la retraite…

Une bourgeoisie qui s’enrichit, des travailleurs qui s’appauvrissent

Depuis 1980 la bourgeoisie française maintient, avec son État, une politique de salaires très bas. Quelle que soit sa qualification, un ouvrier, une employée sont embauchés au Smic. Infirmières, parfois même jeunes médecins ou jeunes ingénieurs sont souvent sous-payés, en dessous de 1 500 euros. Sans oublier toutes les travailleuses et travailleurs précaires, comme les aides à domicile, aux indispensables compétences humaines, n’ayant même pas le Smic. Ponctionner les travailleurs pour arroser les actionnaires est le principal savoir-faire des gouvernements.

 

[Dans le même quatre pages, lire aussi : Faire battre en retraite Borne, Macron et le Medef ! et Faire remballer au gouvernement sa réforme des retraites]