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Sept ans après #Metoo, pas de révolution dans la lutte contre le sexisme et les violences sexuelles au travail !

#Metoo ou une libération limitée

Ce mouvement qui a démarré par une dénonciation du comportement d’un producteur tout-puissant de Hollywood, Harvey Weinstein, avait entrainé une libération de la parole et des témoignages de femmes sur les violences sexuelles subies. Sept ans après, nous voyons avec les différentes affaires qui agitent le milieu du cinéma français (Depardieu mis en examen pour viols, l’actrice Judith Godrèche qui porte plainte contre deux réalisateurs…) que la situation est loin d’être réglée. Certes les affaires en question remontent à des années, mais on voit bien à certaines réactions que le problème reste entier.

Des comportements violents et connus de nombre de gens continuent d’être excusés par certains au nom de « l’art ». Des artistes, grands hommes forcément, auraient le droit d’avoir des relations sexuelles avec de très jeunes filles, des enfants selon la loi. Ils continuent à penser que le fait qu’elles ne s’y soient pas opposées alors signifie qu’elles étaient consentantes.

Un sexisme au travail omniprésent

Comment croire que seul le milieu du cinéma connait ce genre de situation quand partout des femmes sont contraintes de travailler dans une ambiance lourde de sexisme, car leurs chefs sont des hommes qui pensent encore pour certains avoir tous les droits… ou pouvoir en tout cas essayer de les exercer ! Combien y a-t-il de femmes qui serrent les dents et ne disent rien alors qu’elles sont en permanence confrontées à des remarques graveleuses du type « elle est chaude, elle » au milieu des rires de leurs collègues ? Quelles sont les pressions qui s’exercent à l’abri des oreilles des autres travailleurs pour continuer à être dans l’équipe de nuit, mieux rémunérée, ou tout simplement continuer à travailler ?

Une lutte quotidienne nécessaire contre le sexisme au travail…

Les témoignages de militants révolutionnaires en entreprise sont édifiants à ce sujet.

Il faut régulièrement intervenir face à un chef plus que « lourd » dans ses remarques sexistes pour lui imposer le silence, à minima. Ce qui suppose de lui répondre ou de le prendre entre quatre yeux. Il faut gagner la confiance des travailleuses pour qu’elles ne restent pas isolées face aux brimades et qu’elles osent parler.

Construire un rapport de force qui impose un climat de travail respectueux nécessite un travail de longue haleine. Un travail collectif pour faire prendre conscience que le sexisme est un poison pour les travailleurs, qui les divise et permet de maintenir l’ordre social.

… pour mettre fin au sexisme

Femmes et hommes doivent s’unir pour combattre au quotidien les discriminations dans le monde du travail, mais aussi pour mettre fin à cette société capitaliste et patriarcale où le seul horizon promis à certaines femmes serait d’exercer le même pouvoir politique et économique que les hommes, de « briser le plafond de verre », celui qui empêche les femmes d’accéder aux plus hautes responsabilités.

Ce n’est pas l’avenir dont nous rêvons ! Nous voulons construire un monde dans lequel chacun, quel que soit son sexe ou son genre, sera considéré de la même façon, car l’exploitation capitaliste du travail aura pris fin, ouvrant la voie à la libération de l’humanité tout entière.

Liliane Laffargue

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 11, mars 2024.)