Le 19, en grève et dans la rue !
La première journée de grève du 19 a été très suivie et les travailleurs du transport étaient également nombreux dans les manifestations. « Régime spécial »1 ou pas, tout le monde se sent concerné par cette contre-réforme sur les retraites et les deux ans de plus à travailler qu’elle implique. À la RATP, le gouvernement a finalement choisi – certainement par peur de reproduire le scénario de la grève de 2019 – de mettre en place une « clause du grand-père » : seuls les embauchés à partir du 1er septembre 2023 passeraient au régime général. Une manœuvre de division vue comme telle par beaucoup : on commence par les nouveaux embauchés, mais, dans les plans du patronat du transport, le tour des autres viendrait tôt ou tard… alors faisons-les reculer dès maintenant.
À la SNCF, la grève du 19 a touché tous les corps de métier dont certains d’habitude moins mobilisés : pour de nombreux collègues, c’était la première grève ! Dans les discussions, le rejet de la réforme est unanime. Et s’invitent également sur le tapis les problèmes de sous-effectif et de salaire.
Pour le 31 et au-delà : privé et public, tous ensemble !
Celles et ceux qui ont « fait le 19 » y retourneront pour beaucoup le 31, avec la perspective d’entraîner davantage de collègues avec eux. Le 31 s’annonce donc comme une nouvelle journée de mobilisation massive à la RATP et à la SNCF.
Beaucoup sont, à raison, convaincus que des journées isolées, même massives, ne suffiront pas pour gagner, que c’est bien d’un mouvement de grève illimitée jusqu’à la victoire, sans reprise du travail programmée, qu’il faudra pour gagner. Le rejet de la réforme est unanime et le succès de la journée de mobilisation du 19 annonce une amplification du mouvement pour aller vers cette grève reconductible – et battons le fer puisqu’il est chaud !
Transformons dès à présent la préoccupation de certains collègues ne pas « partir tous seuls » en la construction de liens avec d’autres secteurs notamment du privé. Des réseaux « interpro » de la grève sur les retraites de 2019, regroupant des travailleurs de différents secteurs, se réactivent et pourront être des points d’appui pour la suite.
Les grèves pour les salaires des derniers mois sont également un encouragement. À Lille, les cheminots ont défilé le 19 aux côtés d’ouvriers du bâtiment d’un sous-traitant de Vinci qui, quelques jours plus tard, ont entamé une grève illimitée pour 350 euros d’augmentation par mois. Salaires, retraites, public, privé : ensemble, on peut faire plier Macron et les patrons !
Des AG pour décider nous-mêmes des suites !
À la SNCF, bien davantage d’assemblées générales sont appelées le 31, que le 19 janvier. À la RATP, les piquets de grève seront également plus nombreux dès la prise de service au petit matin… occasions de discuter tous ensemble. Car ces AG sont un outil essentiel pour que les grévistes puissent contrôler leur mouvement et prendre des décisions collectives démocratiquement : sur les revendications, les moyens d’action, les suites de la mobilisation… C’est également le lieu pour inviter des grévistes d’autres secteurs et construire ces liens interprofessionnels.
Ne comptons que sur nos propres forces pour construire la grève et le mouvement d’ensemble pour obtenir le retrait de cette contre-réforme… voire davantage !
Correspondants
1 À la SNCF, les nouveaux embauchés depuis le 1er janvier 2020 n’ont déjà plus le « statut » cheminot et sont donc affiliés au régime général.