Nouveau Parti anticapitaliste

Nos vies valent plus que leurs profits

STMicroelectronics : un chantier au prix de la vie des travailleurs

STMicroelectronics, entreprise franco-italienne dans l’industrie du semi-conducteur, a lancé sur le site de Crolles (Isère) et en collaboration avec GlobalFoundries, un chantier faramineux visant à agrandir l’usine, augmenter sa capacité de production et donc l’exploitation des travailleurs. Devant la forte demande de puces électroniques dans l’industrie automobile ou celle des télécommunications et animée par un appétit toujours plus grand de profits, l’entreprise a financé avec l’aide de l’État français ce chantier à hauteur de six milliards d’euros.

Mais ce chantier déjà discuté, notamment par plusieurs associations écologistes, a été le théâtre d’une série d’accidents tragiques survenus le mois dernier. En effet, le 11 avril un employé intérimaire prestataire de RTE est décédé après avoir reçu dans la jambe des éclats d’une débroussailleuse qui a explosé à plusieurs mètres de lui, provoquant une hémorragie qui lui a été fatale. Seulement quelques jours plus tard, deux salariés employés par l’entreprise Sotis ont violemment percuté un camion avec leur camionnette alors qu’ils étaient en route pour se rendre sur le chantier. L’accident a causé le décès sur le coup d’un des deux travailleurs et l’hospitalisation avec de graves lésions du second. Enfin, le 25 avril, un ouvrier est tombé d’un échafaudage d’une hauteur de sept mètres, ce qui lui a provoqué de graves fractures au niveau des jambes impliquant pour lui aussi une hospitalisation de toute urgence.

Cette série d’accidents dramatiques n’est pas l’apanage d’une entreprise particulière, mais simplement la conséquence de l’expansion des grandes entreprises capitalistes en général. Motivées par l’unique moteur du profit à tout prix, leur politique est clairement celle de faire le plus d’économies possibles. Ce qui engendre l’utilisation d’outils non conformes ou défaillants, un manque de qualification et de formation des travailleurs et impose des cadences intenables qui poussent à la négligence des protocoles de sécurité. Les dangereuses pratiques et les dérives de cette politique reposent sur les travailleurs qui sont les seuls à en payer le prix quitte à en perdre parfois la vie. Malgré tout ça, l’entreprise STMicroelectronics, donneuse d’ordre et à ce titre principale responsable, ne devrait pas être menacée, car elle cache sa responsabilité derrière un jeu de sous-traitance à plusieurs niveaux. Et elle devrait pouvoir jouir sans crainte de ces milliards de bénéfices annuels, qu’elle multiplie toujours plus chaque année grâce à une exploitation des travailleurs toujours plus forte. C’est à nous en tant que travailleurs de faire entendre notre voix par la mobilisation et la grève afin de contester cette politique inhumaine et d’imposer des conditions de travail dignes et sécurisées.

Correspondant