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Tunisie : après les migrants, Saïed s’en prend… à la Libye

Après avoir provoqué un tollé en février en dénonçant la présence, dans le pays, de « hordes de migrants sub-sahariens », ce qui avait été le signal pour les éléments les plus racistes de la police et de la population de se déchaîner contre les Noirs, le président Kaïs Saïed récidive. Cette fois il veut détourner le mécontentement de la population – qui souffre d’une crise économique sévère qui a fait s’envoler le prix des produits de première nécessité – vers la Libye voisine. Il vient donc de remettre sur la table un litige, résolu en 1985 par la Cour internationale de justice, et qui concerne le champ pétrolier libyen offshore de Bouri en Méditerranée, situé à 120 kilomètres des côtes. Selon le chef de l’État, le partage équitable de ses revenus pourrait « répondre à tous les besoins de la Tunisie et plus encore ». Personne n’y croit vraiment mais Saïed, qui négocie un prêt de deux milliards d’euros avec le Fonds monétaire international, espère ainsi raviver des sentiments nationalistes et xénophobes à l’égard de son voisin. Pas sûr qu’il y parvienne.