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Tunisie : manifestation pour la libération de prisonniers

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées au centre de la capitale à l’appel du Front de salut national, la coalition d’opposition au président Kaïs Saïed dont la principale composante est le parti d’inspiration islamiste Ennahdha. Elles réclamaient la libération d’une vingtaine d’opposants arrêtés depuis début février, parmi lesquels des ex-ministres, des hommes d’affaires et le patron de la radio la plus écoutée du pays, radio Mosaïque. Le président Kaïs Saïed, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, a qualifié les personnes arrêtées de « terroristes », affirmant qu’elles étaient impliquées dans un « complot contre la sureté de l’État ». De son côté, dénonçant « une chasse aux sorcières », Amnesty International a appelé le pouvoir tunisien à « abandonner l’enquête pénale visant au moins 17 personnes […] sur la base d’accusations infondées de complot ». Si les manifestants s’élèvent à juste raison contre la dérive autoritaire du pouvoir et les atteintes aux droits démocratiques, par contre certains dirigeants de l’opposition, comme Samir Ben Amor, un responsable du Parti républicain, en vont jusqu’à regretter que Saïed ait rompu les négociations avec… le Fonds monétaire international (FMI) craignant une aggravation de la crise. Chercher son salut du côté du FMI pour « sauver le pays », c’est donner un bâton pour se faire battre. Et, de ce point de vue, l’opposition n’a pas grand-chose à offrir aux classes populaires.