Nouveau Parti anticapitaliste

Nos vies valent plus que leurs profits

Un monde malade de la violence de leur société

Dans la nuit du 22 au 23 mai, une infirmière du service de psychiatrie du CHU de Reims a été assassinée par un patient avec des antécédents psychiatriques. Sa mort a évidemment suscité une immense émotion, non seulement auprès de ses proches et de ses collègues, mais dans tout le pays. Ce meurtre résonne plus largement avec une situation de violence quotidienne qu’affrontent tous les salariés de la psychiatrie et de la santé en général.

Mais comment ne pas voir d’où vient cette violence ?

Dans la santé, à l’hôpital public comme dans le privé, elle trahit cruellement le manque de moyens, l’incapacité de faire face aux besoins, de prendre en charge tous ceux qui doivent l’être, dans des conditions de sécurité correctes pour les soignants – et comment séparer ces conditions de sécurité d’effectifs suffisants, pour répondre aux besoins des patients avec respect ? Pourquoi le patient meurtrier, schizophrène, avait-il été sorti de l’hôpital psychiatrique ? Pour faire de la place, on fait sortir des malades, qui, pour certains, peuvent être de véritables bombes à retardement. Oui, il faut des moyens pour la santé, c’est urgent. Macron et le gouvernement versent des larmes de crocodile ! Mais qui a fermé des lits depuis des années, y compris en pleine pandémie ?

Le seul langage du gouvernement : la surenchère sécuritaire

Presque au même moment, trois policiers décédaient dans un accident de voiture, percutés par un conducteur alcoolisé. Là, Macron et ses ministres se sont précipités pour leur rendre hommage. Et, surtout, en profiter pour reprendre le vocabulaire de l’extrême droite en dénonçant la « décivilisation », expression puisée dans le vocabulaire des racistes.

Oui, leur société est violente ! Comme l’a montré le ministre de l’Intérieur, Darmanin, avec son opération Wuambushu à Mayotte où il s’en est pris aux « migrants » parqués dans des bidonvilles détruits par les bulldozers du gouvernement. Comme le montre la loi sur l’immigration du même Darmanin. Comme le montrent leurs flics sitôt que des travailleurs manifestent ou font grève, comme la semaine dernière aux portes de Vertbaudet dans le Nord.

Les Macron et autres Darmanin s’y connaissent bien en termes de violence ! Eux qui prétendent imposer au pays entier une loi sur les retraites dont personne ne veut, en dehors du patronat. Personne, et pas la lauréate de la Palme d’or Justine Triet, qui l’a rappelé jusque sur la tribune du festival de Cannes !

Pas question de tourner la page des luttes !

L’intersyndicale a dirigé le mouvement tout au long des derniers mois. Mais après le premier mai, elle n’a proposé comme échéance générale que le mardi 6 juin, plus d’un mois après. Et les différents syndicats ont accepté individuellement de rencontrer le gouvernement pour aborder d’autres sujets. Parce qu’il ne faudrait pas que la lutte contre la réforme bloque le dialogue ? Voilà une drôle de façon de « bloquer le pays ». Et après le 6 juin, quelles seraient les suites ? Attendre le baroud d’honneur des députés le 8 juin ?

Le 6 juin, nous devons être à nouveau des centaines de milliers dans la rue. Non parce que nous aurions quelque illusion sur le projet de loi déposé par les politiciens de Liot. Mais parce que nous voulons en finir avec ce gouvernement et ceux qu’il sert : les patrons.

Ne comptons que sur nous-mêmes

S’unir dans la lutte pour arrêter les attaques patronales, pour répondre à la violence des capitalistes et de leur système, ce serait le seul moyen d’affronter cette soi-disant « décivilisation ». Un combat tous ensemble contre les maîtres de ce monde, qui sont en train de nous emmener à la barbarie pour sauver leurs milliards de bénéfices. Un combat qui passe par la construction de toutes les luttes contre les attaques des capitalistes, et par l’organisation pour en finir avec cette société de misère et d’exploitation. Pour les salaires et les revenus, contre les licenciements, contre le racisme, contre la guerre et la crise écologique, face au capitalisme, organisons-nous !

Éditorial du NPA du 29 mai 2023

 


 

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