Le NPA a proposé aux deux autres listes se réclamant du communisme et de la révolution, celles de LO et du PT, d’organiser un meeting commun durant la campagne1. Au-delà des divergences entre nos organisations et malgré le refus de LO de discuter la possibilité d’une candidature commune, le NPA profitera de cette campagne pour mettre en avant la nécessité d’un pôle des révolutionnaires face à la montée des attaques contre le niveau de vie des classes populaires, des idées d’extrême droite et du militarisme.
Aux prochaines européennes de juin prochain, trois listes se présentent, de candidates et candidats qui veulent dénoncer les conditions de vie et travail de plus en plus pourries que le système capitaliste inflige aux classes populaires et à leurs familles ; et surtout qui diront que c’est la lutte de classe qui change la vie, certainement pas des bulletins de vote dans une urne. Débats et luttes tous ensemble étant le contraire de la queue devant des isoloirs ! Les listes sont celles de Lutte ouvrière (conduite par Nathalie Arthaud et Jean-Pierre Mercier), du Parti des travailleurs (conduite par Camille Adoué), et du NPA (conduite par Selma Labib et Gaël Quirante) : effectivement trois listes d’organisations se réclamant de la révolution, du communisme et de l’internationalisme.
C’est trop ! s’écrient déjà quelques médias ou commentateurs, qui se sont moins interrogés sur la kyrielle de listes qui vont défendre la survie des profits capitalistes, toutes mettant en avant une nation française avec ses frontières, une Europe du fric avec les siennes, la production française ou la préférence nationale, tout en contribuant les unes et les autres aux dangereuses dérives guerrières par le choix de favoriser l’armement français au détriment des services publics !
Mais des travailleuses et des travailleurs posent aussi la question de la « division » de l’extrême gauche. Ce sont eux que nous voudrions rassurer. À eux que nous voudrions montrer que si l’extrême gauche est diverse, si certains choix d’axes de campagne seront propres à chacune de ses candidatures et si les électeurs choisiront en fonction, cela ne saurait effacer la commune et intransigeante opposition à l’escalade des attaques patronales et gouvernementales contre la classe ouvrière et la jeunesse, marquée entre autres par la montée des rivalités impérialistes, en tout premier lieu des militarismes.
Nous avons fait la proposition d’une apparition commune de ces trois listes, par un meeting commun à Paris, en fin d’après-midi du prochain Premier mai qui va nous rassembler toutes et tous dans la rue aux côtés des équipes syndicales et travailleurs combatifs..À l’heure où nous bouclons, les camarades de LO ont décliné la proposition qu’ils jugent « totalement contradictoire avec le choix [qu’ils ont fait de se] présenter seuls aux élections européennes ».
Cette expression commune ne serait pourtant pas une unanimité de façade. Forts de nos accords mais aussi de nos différences, nous pourrions faire entendre les diverses tonalités d’une même voix internationaliste. Donner ensemble de la voix – en nous préparant à gagner ensemble des voix – pour un pôle révolutionnaire incontournable.
Michelle Verdier
(Article paru dans Révolutionnaires numéro 12, avril 2024.)
1 Voir le courrier que nous leur avons adressé, sur notre site.