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JO 2024 : des migrants et des sans-abris expulsés d’Île-de-France

Le gouvernement veut déloger des milliers de sans-abris, principalement des migrants, installés en région parisienne, dans les semaines qui viennent. Des « sas » seront créés pour les accueillir dans d’autres régions. Raison avancée : avec l’afflux de touristes attendu d’abord pour la Coupe du monde de rugby puis pour les Jeux olympiques 2024, la capitale doit faire place nette. Les pauvres, à la trappe ! De plus de nombreux hôteliers ne souhaitent plus accueillir ces publics précaires afin de réserver leurs chambres aux visiteurs friqués. Et la députée Modem Maud Gatel a même estimé, toute honte bue, que près de 5 000 chambres avaient ainsi été « perdues » du fait de l’hébergement d’urgence. Petit problème : les centres d’hébergement censés les accueillir en province pendant trois semaines sont loin d’être prêts et seront notoirement insuffisants (10 au total pouvant accueillir chacun 50 personnes). De plus, selon un maire breton directement concerné, dans sa commune de Bruz près de Rennes, le centre d’hébergement sera établi à côté d’une voie ferrée sur un terrain pollué par les hydrocarbures et les métaux lourds. C’est pourquoi Eric Constantin, responsable de la fondation Abbé-Pierre en Île-de-France, dit douter que l’on puisse « trouver des solutions dignes et décentes en trois semaines » pour sortir durablement de la précarité les personnes réorientées vers la province. Il a raison. Mais sortir les gens de la précarité n’a jamais été le but de l’opération qui vise surtout à les rendre invisibles.