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Brèves

L’actualité en bref

La Chambre des représentants de cet État du sud des États-Unis a adopté une proposition de loi qui autorise désormais les enseignants, directeurs et autres membres du personnel scolaire à venir armés à leur travail. Approuvée plus tôt ce mois-ci par le Sénat, la loi doit encore être validée par le gouverneur républicain Bill Lee, qui s’est montré « ouvert » à cette évolution de la législation. Le personnel scolaire aura cependant l’obligation de dissimuler cette arme de poing mais ne sera pas tenu d’en informer les parents d’élèves. Officiellement cette mesure est censée réduire la violence à l’école. On ne comprend pas trop comment car, au contraire, les statistiques montrent que plus la population est armée, plus la violence augmente. Or, aux États-Unis, le nombre d’armes en circulation est supérieur à celui de la population (120 armes pour 100 habitants). Le Tennessee rejoindra ainsi la quinzaine d’autres États où le port d’arme est déjà autorisé à l’école.

Un rapport que vient de publier Human Rights Watch documente un double massacre commis par des soldats burkinabés le 25 février dernier dans deux localités de la province de Yatenga, dans le nord du pays. Une attaque contre la base militaire de Ouahigouya menée par un groupé armé affilié à Al Qaïda a entraîné de féroces représailles… contre la population civile. Selon le décompte établi par l’ONG Human Rights Watch, les soldats ont tué 44 personnes, dont 20 enfants, dans le village de Nondin, et 179 personnes, dont 36 enfants et quatre femmes enceintes, dans le village voisin de Soro. Ce qui n’avait pas empêché les autorités d’affirmer à l’époque que la riposte menée par l’armée avait permis de « neutraliser plusieurs centaines de terroristes ». Plus le mensonge est gros…

Dans son rapport annuel qu’elle vient de publier, l’ONG Amnesty International dénonce un « racisme institutionnel et systémique » dans l’Hexagone qui peut transparaître notamment à travers « les contrôles d’identité discriminatoires à l’égard des hommes et des jeunes gens noirs ou arabes ». L’organisation considère que « le Plan national de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine », présenté en janvier par le gouvernement, n’a pas répondu à ce problème, « ni même reconnu son existence ». Elle accuse les autorités françaises d’avoir « imposé à de nombreuses reprises des restrictions excessives, disproportionnées et illégitimes du droit de manifester » et évoque les arrestations « d’un grand nombre de manifestants » au cours de l’année passée. Enfin elle déplore une « discrimination religieuse » persistante « notamment à l’égard des femmes et jeunes filles musulmanes ». L’ONG cite en exemple l’interdiction, à la rentrée scolaire 2023, du port de l’abaya et du qamis dans les établissements scolaires publics et regrette ainsi qu’en une semaine « des dizaines de jeunes filles musulmanes s’étaient vu refuser l’accès à leur établissement scolaire, en violation de leurs droits à l’éducation et à la non-discrimination ». En un mot la fameuse « Patrie des droits humains » est, question droits, dans un triste état.

Plusieurs organisations syndicales (CGT, CFDT, FO), d’associations comme Attac et des responsables insoumis et écologistes ont mis en garde sur la simplification de la fiche de paie annoncée par Bruno Le Maire dans le cadre d’un plan plus large pour réduire les tâches administratives des entreprises. Selon la proposition dévoilée par le ministre de l’Économie, le bulletin de salaire pourrait être réduit à une quinzaine de lignes. À l’inverse du format actuellement en vigueur, les cotisations sociales (Sécurité sociale, assurance chômage, etc.) ne seraient plus détaillées mais réunies en une seule ligne pour l’employeur et une autre pour le salarié. Sophie Binet, la secrétaire de la CGT souligne la volonté du ministre de l’Économie de « s’attaquer aux cotisations sociales ». « Quand on ne voit plus ces lignes sur sa fiche de paie, ça veut dire qu’on pourra encore moins se mobiliser pour les défendre et qu’il pourra y avoir des tours de passe-passe », a-t-elle mis en garde. Une mesure, qui si elle est appliquée, facilitera la fraude ou l’erreur patronale en empêchant de vérifier chaque ligne ou d’observer une variation d’un mois à l’autre. Pour Le Maire, simplification rime surtout avec enfumage.

Grand cirque médiatique à la Sorbonne pour un nouveau discours « historique » sur l’Europe d’Emmanuel Macron. En fait une simple opération de communication qui n’a pas grand-chose à voir avec l’avenir du Vieux Continent, mais tout avec le fait que la future liste macroniste Renaissance aux élections européennes, conduite par Valérie Hayer, est en mauvaise position dans les sondages. Bref une tentative de sauvetage de la soldate Hayer. Sinon, rien de neuf sous le soleil, à savoir une défense d’une Union européenne capitaliste, en plein réarmement et de plus en plus dure avec les migrants. Une vision à cent lieues de l’Europe des travailleurs et des travailleuses, ouverte et fraternelle pour laquelle nous nous battons.

Connu pour ses chansons critiques du pouvoir, le rappeur Toomaj Salehi, arrêté en octobre 2022, libéré sous caution puis arrêté à nouveau quelques jours après sa libération pour avoir dénoncé ses conditions de détention dans une vidéo, a été condamné à mort « pour corruption sur Terre » par un tribunal d’Ispahan. Le jeune homme de 33 ans était devenu une figure de proue du mouvement de contestation ayant suivi la mort de Mahsa Amini en septembre 2022. Selon des ONG, neuf personnes ont déjà été exécutées en lien avec ce soulèvement par le sanguinaire régime des ayatollahs.

L’administration Biden est sur le point de sanctionner le bataillon israélien Netzah Yehuda pour violation des droits humains. Ce bataillon est une formation militaire composée à l’origine de Juifs ultra-orthodoxes qui a peu à peu attiré un grand nombre de colons « extrémistes » responsables d’exactions contre les Palestiniens en Cisjordanie. Il y a quelques semaines, la même administration avait mis sur sa liste noire quatre colons accusés de crimes contre des Palestiniens. C’est un procédé un peu facile qui revient en fait à montrer du doigt quelques moutons noirs pour mieux passer sous silence les crimes quotidiens du régime sioniste et de son armée en Cisjordanie et à Gaza.

Le Parlement européen a adopté la première loi de l’Union européenne pour combattre les violences faites aux femmes. Cette nouvelle législation criminalise les mutilations génitales féminines, le mariage forcé, le partage non consenti d’images intimes, ou encore le cyber-harcèlement, ouvrant ainsi la voie à des sanctions harmonisées au sein des 27 pays de l’Union. Pour Lola Schulmann, chargée des droits des femmes à Amnesty International, le texte constitue « un premier pas important » mais la loi est aussi une « occasion ratée », estime-t-elle, « à la fois parce qu’on n’intègre pas le consentement dans la définition du viol et parce que les personnes les plus ciblées par les violences basées sur le genre, que ce soient les femmes sans papiers, les travailleuses du sexe, des femmes lesbiennes, ne sont pas clairement identifiées comme particulièrement vulnérables ». Une douzaine d’États membres, dont la France, se sont opposés à l’inclusion du viol dans cette législation, estimant que l’UE n’avait pas de compétence en la matière. Ce qui n’empêche pas Macron de claironner sans complexe que la cause des femmes est une de ses priorités.

La Ligue des droits de l’homme et l’association Utopia 56, qui s’occupe des migrants, ont déposé plainte à Paris pour complicité de crimes contre l’humanité et complicité de torture contre Fabrice Leggeri, le numéro trois de la liste RN pour les élections européennes. De 2015 à 2022, ce dernier avait occupé le poste de directeur exécutif de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. Il lui est notamment reproché d’avoir activement facilité des refoulements illégaux en mer de bateaux de migrants dans le cadre de ses fonctions. Il les avait livrés aux autorités libyennes alors même que dans ce pays ces derniers étaient l’objet de violences physiques et sexuelles, de détention arbitraire, de torture et d’esclavage. Ses agissements avaient été dénoncés dans un rapport de l’Office européen de lutte anti-fraude qui l’avait contraint à démissionner. Avec un tel palmarès, pas étonnant qu’il figure en position éligible sur la liste du Rassemblement national.