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Nos vies valent plus que leurs profits

Allotissement du réseau de Transports en commun lyonnais (TCL) : règlement de comptes à OK Sytral

Photo de Florian Fèvre, Wikimedia

Après des semaines de rumeurs et de contre-rumeurs, Bruno Bernard, président du Sytral (l’autorité organisatrice des mobilités pour la métropole lyonnaise), a mis fin au suspens et a donné les résultats des appels d’offres sur les deux lots du réseau TCL. Les bus continueront d’être exploités par Keolis tandis que le « mode lourd » (trams, métro, funiculaires) passera dans l’escarcelle de RATP Dev.

Monopoly édition monde

Transdev, qui avait pourtant bataillé en faveur de cet allotissement pour casser le monopole historique de Keolis sur le réseau, repart bredouille. Aléas de la concurrence capitaliste ! L’allotissement n’est que le dernier épisode de la guerre de tranchées que se livrent les géants français du transport. Keolis peut se consoler de sa semi-défaite lyonnaise avec ses récentes victoires parisiennes (liaisons interurbaines, trams-trains, nouvelles lignes de métro), en attendant les prochains appels d’offres sur les bus de la petite couronne. Cette guerre dépasse les frontières. À Londres, Keolis tente de tirer profit des difficultés de la RATP tandis qu’en Australie, c’est l’inverse.

Pour ne plus être des pions, mobilisation !

Concernant le mode lourd, Bruno Bernard a fait savoir que le coût global du contrat a été déterminant dans le choix de la RATP. Il veut peut-être faire craindre aux collègues concernés les conséquences sociales de l’allotissement. Mais il se vante en même temps d’avoir « bâti un socle social unique en France » censé protéger les salariés. Pour résumer, les opérateurs se sont engagés à ne pas toucher aux rémunérations et à certaines conditions de travail. Et s’ils ne respectent pas leurs engagements, auront-ils plus qu’une tape sur les doigts ? Et si la majorité au Sytral change aux prochaines élections ?

Ce socle n’est pas solide. Que ce soit Keolis ou la RATP, les attaques larvées ou ouvertes contre les travailleurs vont continuer, comme d’ailleurs dans les autres réseaux. Et pour y faire face, l’essentiel est de rester groupés, sans se laisser diviser par les barrières artificielles entre filiales, en s’unissant dans la défense des intérêts communs. Les NAO en cours sont une occasion idéale pour aller dans ce sens !

Bastien Thomas