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Bac en mars : passe ton bac jusqu’à la mort !

Ces lundi 20 et mardi 21 mars, aussi incroyable que cela puisse paraître, avaient lieu les premières épreuves du bac. En effet, c’est Jean-Michel Blanquer qui, avec sa réforme, a bousculé le calendrier : désormais, pour les épreuves de spécialité, les matières les plus importantes pour les élèves, les élèves ont trois mois de moins pour apprendre, réviser les programmes, et s’entraîner sur les exercices.

Les enseignantes et enseignants sont massivement opposés à cette réforme. Preuve en est, cette année encore, de nombreux profs ont fait la grève des surveillances pour dénoncer ce calendrier absurde.

Mais il n’aura même pas eu besoin de cette grève pour perturber gravement le passage des épreuves. En effet, mardi après-midi, sur l’épreuve d’économie-droit des filières technologiques, à 15 heures, soit une heure après que les candidats avaient commencé à composer, l’épreuve a été brutalement interrompue. Il a fallu attendre une demi-heure pour que de nouveaux sujets soient distribués, et qu’on demande aux candidats de recommencer depuis le début ! Ils et elles ont donc dû composer jusqu’à 19 heures 30 voire 20 heures, pour une épreuve devant se terminer à l’origine à 18 heures. Pire, pour les candidats disposant d’un tiers-temps (temps supplémentaire de droit en raison de certains handicaps), ce droit leur a été nié. À la place, on les a autorisés à traiter deux questions en moins, ce qui n’est pas du tout la même chose !

Ce seul épisode aurait simplement réduit au ridicule ces premières épreuves en mars.

Malheureusement, c’est un évènement atroce et tragique qui sera retenu pour ces épreuves 2023. En effet, lors de l’épreuve d’économie, un élève est mort d’un malaise cardiaque. Les témoignages livrés à la presse sont accablants : le lycée aurait attendu 20 minutes avant d’appeler les secours. Le proviseur serait venu dans la salle d’examen, expliquant aux candidats qui assistaient à l’agonie de leur camarade que « quitter la salle, c’est abandonner le bac ». L’enquête démêlera les responsabilités de ce drame. Mais cette citation folle résume à elle seul le délire qu’est devenu le bac et toute la maltraitance qui s’ensuit.

Cela n’a pas empêché le ministre Pap Ndiaye de déclarer le soir-même que les épreuves s’étaient « déroulées dans des conditions normales »…

Correspondant