Nouveau Parti anticapitaliste

Nos vies valent plus que leurs profits

Compagnie des pêches de Saint-Malo : les travailleurs ne sont pas une variable d’ajustement

La Compagnie des pêches de Saint-Malo vient de mettre 36 marins au chômage partiel pour 12 semaines. Prétexte : l’État tarde à transférer les quotas de pêche de merlan bleu attribués jusqu’alors à des bateaux malouins à un gigantesque chalutier de 145 mètres, le plus grand du monde, qui bat pavillon polonais. La Compagnie des pêches a investi 15 millions d’euros dans une unité de production installée à bord de ce monstre, véritable symbole de la démesure de la pêche industrielle.
Florian Soisson, le DG de la Compagnie des pêches, ex-analyste financier, qui est aussi président du Comité national des pêches, menace d’étendre cette mesure de chômage partiel à 300 autres salariés si l’État ne cède pas à ses exigences. Il s’agit de toute évidence d’un chantage cynique. Pour cet armateur, les montages financiers. Les profits comptent davantage que le sort des travailleurs de la mer. Cette compagnie, qui vient en plus d’ouvrir un immense restaurant sur les quais, aurait pourtant largement les moyens de continuer à payer ses salariés et de répartir leur travail sur d’autres activités. Mais il entend leur faire payer son bras de fer avec l’État. Reste à savoir comment vont réagir les travailleurs.