Nouveau Parti anticapitaliste

Nos vies valent plus que leurs profits

Espagne : il y a 20 ans, les attentats de Madrid

L’Espagne vient de commémorer les attentats de mars 2004. lorsque l’explosion de dix bombes dans quatre trains de banlieue faisait 192 morts et près de 2 000 blessés. Le choc fut immense. Profitant de l’émotion, José María Aznar, le président du gouvernement de droite à l’époque, mentit effrontément. Il affirma, avant même le début d’une enquête, que c’était l’organisation séparatiste ETA qui était responsable de ce massacre et lança une chasse contre les militants nationalistes basques. Bien mieux, il qualifia d’« intoxication » la piste islamiste avancée par plusieurs spécialistes, dont le juge Baltasar Garzón. Ce dernier avait déclaré dans une conversation avec le maire de Madrid, Alberto Ruiz-Gallardón, rapportée par le quotidien El País : « Je ne pense pas que ce soit ETA. On dirait un attentat jihadiste, du terrorisme islamiste […] Pour l’instant, ce n’est que du flair […]. Il n’y a pas de cible militaire, ni de juge, d’homme politique, de journaliste… C’est un meurtre de masse, aveugle… » La suite lui donna raison puisque rapidement, al-Qaïda, l’organisation jihadiste dirigée par Oussama ben Laden, revendiqua les attentats, les présentant comme des représailles à la participation de l’Espagne à la guerre en Irak aux côtés des États-Unis. Aznar, lui, refusa de reconnaître son erreur. Mais, quelques jours plus tard, son parti était balayé lors des élections législatives. En quelque sorte une sanction populaire à ses mensonges…