Nouveau Parti anticapitaliste

Nos vies valent plus que leurs profits

L’Ifsi du CHU de Nantes en grève et manifestation contre la réforme des retraites !

Après avoir bataillé depuis le 31 janvier avec la direction pour faire grève et participer aux manifestations en semaine au lieu des cours et des stages, les ESI (étudiants en soins infirmiers) de Nantes obtenaient mercredi 15 février un mail officiel de la direction leur informant qu’ils avaient le droit de faire grève, sans justification, sans blâme ni répercussion : « les étudiants ont bien le droit de faire grève, sans aucun justificatif, il suffit de se déclarer par mail au secrétariat avant 10 heures le jour-même. » Les étudiants racontent : « il a fallu plusieurs jours de manifestations dans le mouvement en cours avec des demandes répétées de déclaration de grève, le soutien de syndicats et la mobilisation d’une très grande partie de la promo pour que ça marche ! » Depuis quelques jours, ça discutait plus que jamais de ce droit de grève, de ses modalités et du fait qu’il fallait le gagner. Alors, c’est vu comme une belle petite victoire après tous ces coups de pression de la direction pour décourager les étudiants de faire grève les jours de mobilisation contre la réforme des retraites.

De l’autre côté de la ville, c’était le deuxième jour de blocage de l’assemblée générale étudiante où avait été voté le principe d’une délégation pour aider à la mobilisation des étudiants infirmiers. Alors une petite délégation a traversé Nantes dès midi pour rejoindre l’Ifsi et déposer le matériel pour faire une banderole, et transmettre aux étudiants infirmiers leur savoir-faire : c’est le cinquième jour de manifestation pour les étudiants donc en matière de banderoles, on sait y faire !

Sous le regard du reste de la promo derrière la fenêtre du self, des étudiants infirmiers, aidés d’une dizaine d’étudiants du campus de la faculté de lettres, ont confectionné tout l’après-midi, au milieu de la cour, leur banderole : « L’hôpital s’effondre, les étudiant.e.s répondent ».

À cela s’ajoute des blouses, recouvertes de slogans comme « République en marche, hôpital en arrêt » ou « Soignants déter’ et en colère ». Pendant ce temps, d’autres ont tenté une prise de parole en amphi pour se présenter aux étudiants durant leur cours : « on est ensemble contre Macron, contre le manque de fric pour l’hôpital public, contre cette réforme des retraites, alors on s’adresse à vous pour qu’on puisse se mobiliser ensemble et manifester ce soir côte-à-côte ». Applaudissements de tout l’amphi, on se retrouvera ce soir à la manifestation aux flambeaux du 16 février.
18 heures 30. Début de la manifestation où se trouvent dans le cortège de tête, coude-à-coude, banderole-à-banderole, étudiants infirmiers et étudiants de la fac de lettres bloquée. Première manifestation pour la plupart des étudiants infirmiers présents, premiers chants de slogans aux côtés des étudiants de l’université de plus en plus déterminés ; grande cohésion dans ce cortège de tête, de grands sourires qui chantent tous en chœur. Ça discute du droit de grève qui vient d’être gagné à l’Ifsi, des conditions d’études, des prochains jours de mobilisation. Cette journée de manifestation est vue comme un vrai premier pas, les présentes sont confiantes dans le fait que ce n’est que le début du combat, qu’elles en discuteront demain avec leurs camarades de promo et que davantage seront là pour le 7 et 8 mars. En blouses, les étudiantes n’ont cessé d’être interpellées par les manifestants et les jeunes du campus pour partager leur joie de les voir en manifestation dans le cortège de tête.

Si c’est bien pour la réforme des retraites que les étudiantes en soins infirmiers ont marché ce soir, ce sont les conditions d’études et de travail qui dominaient toutes les discussions. « On n’est peut-être qu’étudiantes aujourd’hui mais l’hôpital public est dans un tel état ! C’est notre futur métier, donc on est obligées d’être concernées. Et c’est à nous, les jeunes, de changer ça. Les profs nous le répètent tout le temps, donc voilà, on est là ! »

Au-delà de l’important effort à déployer pour retourner convaincre chaque camarade de promo de se mobiliser lors des prochaines dates le 7 et 8 mars, l’une des prochaines étapes à avoir en tête pourrait consister à s’adresser aux étudiants d’autres Ifsi. Cela afin de les convaincre que les étudiants, qu’ils soient en cours ou en stage, ont bien le droit de grève, qu’ils ont toutes les raisons de s’engouffrer dans la bagarre des retraites avec leur colère et leurs revendications. Du côté des étudiants présents dans les facs mobilisées, l’expérience de ce jeudi 16 février sur Nantes montre bien qu’ils peuvent être un sacré point d’appui pour aider les quelques unités déjà mobilisées à prendre confiance, à s’organiser et à convaincre leurs camarades que ce qui se joue actuellement avec la réforme des retraites concerne bien les travailleurs de la santé. Le combat engagé contre Macron et sa réforme, c’est bien le combat de notre santé contre leurs profits.

Correspondants de la fac de Nantes