Il n’y a pas qu’aux États-Unis, comme pendant la présidence de Donald Trump, que les familles de réfugiés sont enfermées dans des conditions inhumaines. En France en 2022, ce sont plus de 43 000 personnes qui ont été retenues pour une durée pouvant aller jusqu’à 90 jours dans ces prisons pour migrants que sont les centres de rétention administrative (CRA). En 2014 il y avait eu presque 6000 mineurs détenus sur l’ensemble du territoire français dont 98 % à Mayotte ! Ces dernières années ce sont plusieurs centaines qui y ont été enfermés.
Ce jeudi 4 mai, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné la France dans deux affaires concernant la rétention administrative de mineurs entre 7 mois et 13 ans dans le CRA pour migrants de Metz, qui avait déjà fait parler de lui lors de l’évasion de 12 personnes en septembre 2022 et lors de la répression violente de l’émeute d’une vingtaine d’autres en janvier 2023. C’est la onzième fois depuis 2012 que la France est condamnée par la CEDH pour sa pratique d’enfermement de mineurs. Pour se faire élire, Hollande (PS) avait promis d’y mettre fin… les détentions n’ont cessé d’augmenter au fil des ans ! Le crime de ces enfants et de leurs parents ? Être de nationalité étrangère. La sentence ? L’enfermement pur et dur dans des conditions inhumaines entre insalubrité, manque d’hygiène, difficulté d’accès aux soins ou à la nourriture, harcèlement policier, etc.
Les CRA sont l’expression violente de la politique répressive et raciste de l’État, qui depuis plusieurs jours a lancé l’opération Wuambushu à Mayotte, où plus de 3 000 enfants sont déjà placés en rétention – soit 12 % de la population carcérale !
Face à toutes les politiques coloniales, xénophobes et racistes qui cherchent à nous diviser, il faut opposer l’unité internationale des travailleurs et des travailleuses ! À Metz comme à Mayotte, luttons pour la régularisation de tous les sans-papiers, et pour l’abolition des CRA, mur par mur et pierre par pierre !
L. Lung