Nouveau Parti anticapitaliste

Nos vies valent plus que leurs profits

Nouvelle claque à Borne et Macron le 11 février

C’est pas à Matignon ni au palais Bourbon,
C’est dans la rue qu’ça se passe !



À nouveau samedi 11 février, dans la rue, c’était « beaucoup », c’était « énorme », c’était « impressionnant »… Les chiffres officiels le disent. Ainsi en jugent aussi les manifestants et manifestantes, travailleurs et jeunes, dont les militants du NPA qui ont bien sûr participé aux différents cortèges. Oui, la vague est montante contre la réforme Macron.

Des questions bien sûr : on était moins que le 31 janvier ? Plus que le 19 janvier ? Vraiment plus que le 8 février ? Des médias se livrent au petit jeu des comparaisons, mais il faut surtout additionner ! Car ce samedi 11 février, ce n’était pas tout à fait les mêmes qui étaient dans les rues. S’il y avait probablement moins de salariés sous des banderoles d’entreprise ou ballons syndicaux, moins de jeunes en cortèges de facs ou de lycées parce qu’il n’y avait pas cours, il y avait en revanche des grands-parents libérés de la garde de leurs petits-enfants, des parents qui ont amené leur petite famille, des cadres en tout genre et… des gilets jaunes ! Un public qui s’ajoute à celui des manifestations précédentes. Des villes qui s’ajoutent aussi : par exemple Colmar avec 2000 manifestants, et même de très petites villes comme Saulieu en Côte d’Or qui ont eu leur cortège. Beaucoup de monde à Auch dans le Gers, à Pau dans le Béarn, à Saint-Omer dans le Pas-de-Calais – 4500 personnes.

Oui, c’est beaucoup, c’est énorme, c’est impressionnant…

Là où elles ont commencé, les vacances scolaires ont pesé lors de ces deux dernières manifs, mais la mobilisation résiste et rebondit plutôt. À la fois des rassemblements plus « déter » et festifs (à Saint-Malo, ça s’est terminé par une chaîne humaine sur la plage !), à la fois un ton et des perspectives plus musclés, avec des discussions et interrogations sur la suite, en particulier sur la nécessité de passer un cap et d’en arriver à une vraie grève reconductible, à partir du 7 mars – date donnée par quelques fédérations syndicales (de la SNCF, de la RATP). À la CGT il en est question, mais aussi (si dans une moindre mesure à ce jour) à Solidaires ou à la CFDT. La grève devrait se poursuive le 8 mars (journée internationale de lutte des femmes) et pourquoi pas les jours suivants.

En tout cas, dans de petites villes comme Sablé, la colère est chaude : on sait ce qu’on vit, on sait qu’on n’ira pas à 64 ans, on a fait marcher les calculettes et on sait qu’on aura une misère (bien souvent moins de 1000 euros) et on est convaincu qu’on ne gagnera que par la force des masses : pour les retraites, les salaires et le pouvoir d’achat. La presse locale se fait l’écho des grèves sur les salaires. Certes, certains disent avoir la rage sans croire qu’il soit possible de faire reculer Macron, et ils sont pourtant dans la rue sans avoir perdu tout espoir ! D’autres qui écoutent des représentants syndicaux qui leur expliquent que tout peut encore se jouer à l’Assemblée, n’en sont pas moins sensibles aux révolutionnaires du NPA qui leur disent que ce ne sont que jeux de dupes au palais Bourbon, bisbilles dans les rangs d’une droite qui soutient Macron et ne sait plus comment sauver la face devant son électorat. Sans parler de l’extrême droite qui tente de la démagogie sociale, mais masque mal ses complicités avec le patronat et son hostilité aux grèves qui sont l’arme des travailleurs.

Les cortèges des petites villes partent souvent du centre, passent devant la mairie (ou vice-versa), se dirigent vers des zones industrielles et commerciales en se faisant le plaisir de bloquer la circulation, et à l’intérieur des cortèges, on parle politique tous ensemble et on ne compte pas en rester aux retraites. Quand on est jeune, on a la cote dans ces cortèges : « il faut que les jeunes soient avec nous. » Quand on est au NPA, on a aussi la cote : une prime aux militants politiques qui ne sont pas associés aux « grosses têtes » ! Partout, à Paris comme dans toutes les métropoles régionales, même si tout y est plus anonyme que dans les plus petites villes, nos tracts sont partis vite, les gens se sont arrêtés et ont tendu la main pour les avoir. Un vrai intérêt qui sort de l’ordinaire, et des discussions et contacts nouveaux se sont engagés. Bien sûr, quand on est jeune et NPA, on cumule les chances !

À Mulhouse, l’impression donnée par les marcheurs est que les quelques journées de grèves disséminées dans le mois ne suffiront pas à faire reculer Macron, mais qu’on doit continuer ! Un comité de lutte s’est monté à l’initiative du NPA local qui arrive à agréger un milieu d’étudiants, de cheminots, de « prolos » et de militants politiques. Ensemble, ils ont organisé des collages, des suspensions de banderoles pour appeler aux 7 et au 11 février. Et le matin du samedi 11, un petit déjeuner sur le lieu du rassemblement qui a été un succès. Puis une prise de parole après la manif. Chose qui s’est tentée avec succès et sous diverses formes dans d’autres villes. En n’oubliant pas, ici ou là, des manifestations de soirée, « retraites aux flambeaux ».

Et toujours aux divers rendez-vous, la richesse et l’inventivité des slogans. Certains un peu crus, qui font pourtant bien rire : « Faire pipi sous la douche, c’est bien ! Mais chier sur le capitalisme, c’est mieux ! »

Pour notre part, nous préférons quand même :

« Augmentez les salaires, pas l’âge de la retraite ! »
« On crèvera pas pour le patronat ! »
« Macron, on te fera battre en retraite ! »

Et puis oui, on a trouvé quelque écho en scandant en faveur de la grève générale et en chantant l’Internationale !