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Quelques nouvelles en provenance d’amis de Turquie, en ce 8 février

Après les deux tremblements de terre successifs d’une intensité chacun de 7,8 sur l’échelle de Richter, mardi 6 février dans la nuit, la région du sud-est de la Turquie comprenant la province d’Hatay et les villes de Gaziantep, Kahramanmaraş ainsi que la Syrie frontalière ont été complètement dévastées. Erdoğan vient d’annoncer à 18 heures, ce mercredi soir, 9057 morts et environ 50 000 blessés pour la seule Turquie. Le nombre de morts en Syrie était proche de 3000, mais nous savons que nous sommes encore loin du compte. À l’horreur du tremblement de terre s’ajoutent les conditions climatiques : la neige sur les routes empêche les secours et les blessés meurent d’hypothermie. Nombre de villages sont injoignables. L’aide de l’État se fait attendre : Hatay, ville de 200 000 habitants est restée 48 heures sans secours.
Actuellement, la spéculation a fait flamber les prix de l’eau… et des couvertures ! Les rescapés sont entassés dans des gymnases où il n’ont ni à boire, ni à manger : les cris de colère passent en boucle dans les actualités.

La plupart des bâtiments détruits ont moins de dix ans

Les reproches et les appels à l’aide d’une population livrée à elle-même rappellent la responsabilité de cet État qui a permis la spéculation immobilière : la plupart des bâtiments détruits ont moins de dix ans et ont soi-disant été construits en tenant compte des normes antisismiques. Les promoteurs immobiliers ont triché sur les matériaux, les ingénieurs sur les plans de construction, les mairies ont fermé les yeux ; tout ce que la population vit actuellement est une redite de ce qui s’est passé en 1999 lors du tremblement de terre à Istanbul qui avait coûté la vie à au moins 30 000 personnes.
Cette fois, dès l’annonce du tremblement de terre à Gaziantep, les prix des actions des sociétés travaillant dans le ciment se sont envolés. Qui est responsable, si ce n’est l’appât du gain ?
Et comment ne pas penser aux populations syriennes qui ont fui la guerre et se retrouvent vivre dans des conditions déplorables dans cette région de Turquie ? Qui va les aider ?

Marielle Touré