Nouveau Parti anticapitaliste

Nos vies valent plus que leurs profits

Samedi 21 janvier : le NPA a manifesté pour la nécessité de généraliser la grève et la lutte

Ce samedi 21 janvier, les organisations de jeunesse, notamment le NPA-Jeunes, ont appelé à manifester à Paris contre la réforme des retraites. Cet appel a été très vite rejoint par les organisations politiques, en premier lieu La France insoumise. Évidemment, en appelant à cette manifestation, les organisations comme LFI poursuivent leur propre agenda politique : un programme politique d’opposition parlementaire au gouvernement, expliquant qu’on pourrait changer les choses non par les grèves et les luttes, mais en votant pour les bons candidats aux élections. Toutefois, il faut souligner qu’au moment où cet appel a été initié, c’était la seule perspective qui apparaissait contre la réforme des retraites, alors que les directions syndicales continuaient les prétendues négociations avec le gouvernement, attendant le 10 janvier pour annoncer une grève neuf jours plus tard, sans donner aucune perspective pour la lutte. L’appel à cette manifestation a donc incontestablement joué un rôle pour persuader qu’il était possible et nécessaire de bagarrer contre cette réforme.

La puissance de la journée de grève et de manifestations du 19 janvier a modifié les choses. Les manifestations ont rassemblé entre un et deux millions de personnes, avec des taux de grévistes particulièrement importants, notamment dans l’Éducation nationale, à la SNCF, mais aussi dans un certain nombre d’entreprises du privé. Les manifestations ont rassemblé de nombreux jeunes qui refusent la perspective d’une vie passée à être exploités en gagnant une misère, même si les assemblées générales réunies dans les facs sont encore faibles. Cette journée est venue rappeler, à l’opposé des discours sur les « difficultés de faire grève », que le meilleur moyen de rassembler du monde et d’unifier notre camp était bien de construire la grève.

Les directions syndicales, qui elles aussi poursuivent leur propre agenda, et ne veulent surtout pas voir ce mouvement naissant se prendre en main et leur échapper, ont le soir même appelé à une nouvelle journée de grève sans lendemain, fixée par elles quinze jours plus tard, le 31 janvier. Sans donner aucune autre perspective ni plan de bataille.

Mais les millions de travailleurs et travailleuses qui se sont mis en grève et sont descendus dans la rue le 19 janvier vont être difficiles à faire rentrer dans le rang. D’ores et déjà, dans les équipes militantes combatives, on discute de plan de bataille, de grève reconductible. Des secteurs de la CGT, autour notamment d’Unité CGT et de la Fnic, avaient déjà mis en avant, pour leurs propres raisons, un calendrier de mobilisation articulé autour d’une montée en puissance : 48 heures de grève les 26 et 27 janvier, puis 72 heures le 6 février. Désormais, dans l’Éducation nationale, ce sont les fédérations CGT Éduc’action et SUD Éducation qui appellent à reconduire la grève à partir du 31 janvier.

À travers cette manifestation, la LFI et ses satellites de la gauche réformiste ont tenté d’incarner ce qu’ils appellent un « débouché politique », et par là ils entendent « débouché électoral », au mouvement en cours. La participation modeste en comparaison du raz-de-marée du 19 janvier montre toutes les limites de cette stratégie.

Le NPA est apparu dans cette manifestation sous ses propres mots d’ordre, pour proposer des perspectives politiques pour la victoire du mouvement, à l’opposé des impasses institutionnelles prônées par LFI. Notre cortège rassemblait environ 280 manifestants, surtout des jeunes, mais aussi des travailleurs du public comme du privé et, sous la banderole « Retraites, salaires, chômage, Grève générale contre Macron et le patronat », a mis en avant la nécessité de généraliser la lutte et la grève.

Face aux propositions de Roussel et autres dirigeants de la gauche réformiste, prônant des « pétitions » et une « autre réforme » des retraites, voire cherchant à dévier la mobilisation dans la rue et dans la grève dans l’impasse d’un hypothétique referendum, le NPA défend la nécessité de structurer l’auto-organisation du mouvement à la base, par les assemblées générales, par les coordinations. Il défend des revendications remettant en cause directement la politique du gouvernement, mais aussi le pouvoir des patrons de décider de nos vies :

– retrait du projet de réforme des retraites ;
– abrogation de toutes les contre-réformes qui se sont succédé depuis 1993 ;
– retraite à 60 ans maximum avec 37,5 ans de cotisation maximum ;
– abrogation de la réforme de l’assurance chômage ;
– 400 euros par mois en plus pour tous et toutes, pas un revenu (salaire, pension ou allocation) en dessous de 2000 euros net ;
– indexation des salaires, pensions et allocations sur les prix des produits de première nécessité.

Au-delà, à travers son cortège, sous ses drapeaux, le NPA a défendu la perspective de l’auto-organisation en vue de renverser le capitalisme, son État, de mettre à bas ce système fondé sur le profit et pour construire une société dirigée par les travailleurs et les travailleuses.

Aurélien Perenna