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Timac Agro Saint-Malo : des rejets d’ammoniac dix fois supérieurs aux taux autorisés

La Timac Agro fabrique des engrais chimiques sur plusieurs sites et appartient à une multinationale, le groupe Roullier. À Saint-Malo, ses conditions de travail difficiles et dangereuses. C’est aussi un très gros pollueur. Elle avait déjà été condamnée le 18 janvier pour un accident du travail survenu à un ouvrier qui avait eu le bras broyé dans un silo. Condamnation qui faisait suite à plusieurs autres dont une après un accident mortel à Bayonne, où un ouvrier avait été brûlé à l’acide en février 2016.

Cette fois, c’est pour pollution, concernant les sites de Saint-Malo et de Tonnay en Charente-Maritime, qu’elle a été sanctionnée par le tribunal de Brest le 27 février. À Saint-Malo, la condamnation concerne notamment des rejets d’ammoniac à des taux dix fois supérieurs à ceux autorisés ! Ce qui entraîne la multiplication des particules fines dans l’air et l’acidification des sols. En Charente, la Timac rejette, entre autres, de l’azote, de l’acide chlorhydrique et du phosphore. Sans oublier les tonnes de nitrate d’ammonium qu’elle stocke dans une zone urbanisée – le produit qui a causé la terrible catastrophe de Beyrouth en 2020.

Il aura fallu des années à quatre associations pour obtenir enfin cette condamnation de la Timac, car sa tactique est de faire traîner par tous les moyens possibles, en jouant sur son influence régionale et ses relations. Elle écope de 127 000 euros d’indemnités à leur verser. Une goutte d’eau pour une multinationale comme le groupe Roullier qui réalise quatre milliards de chiffre d’affaires par an. Pourtant les patrons de la Timac n’acceptent pas cette condamnation et continuent à nier les effets néfastes de leurs émissions sur la santé des habitants et l’environnement. C’est ainsi qu’ils ont osé faire appel de la décision de justice le 27 mars dernier. La lutte des habitants va donc continuer pour défendre leur santé.