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Violences policières à Agen (47) lors de la manifestation du 8 mars pour les droits des femmes

Nous publions ci-dessous une correspondance sur une interpellation brutale au sein du cortège de la manifestation du 8 mars de lutte pour le droit des femmes à Agen. Alors que les manifestations contre le projet du gouvernement sur les retraites montrent l’ampleur du mécontentement, ce genre de comportement de la police est de plus en plus fréquent et révèle la fébrilité d’un pouvoir largement désavoué et combattu.

Le cortège de mercredi à Agen était à l’image de ces dernières semaines : nombre de participants record, festif, revendicatif et plein de nouvelles têtes. Après plusieurs arrêts en ville faits de chansons, slogans et danses, le cortège de 450 personnes (un record à Agen pour un 8 mars), s’est dirigé vers la permanence du député Renaissance du Lot-et-Garonne, Michel Lauzzana. Les huées et les slogans redoublaient et, sur les vitres du bureau du député, des autocollants, des slogans écrits au marqueur ont fleuri, avec un tag : « Riposte Féministe ».

Des camarades féministes et des femmes en lutte prenaient alors la parole, puis la manifestation est repartie. Après quelques dizaines de mètres, un groupe de policiers a foncé sur le cortège et attrapé un de nos camarades soupçonné d’avoir tagué la permanence du député. Alors que plusieurs dizaines de manifestants s’interposaient et demandaient ce qui justifiait cette arrestation en plein milieu d’une manif qui avait tout d’un défilé pacifique, les tasers n’ont pas tardé à claquer. On se fait alors bousculer. Alors que notre ami était brutalisé pour le faire entrer dans la voiture, la police tentait de contenir les manifestants qui entouraient la voiture pour l’empêcher de partir en les tenant en joue avec gazeuses ou pistolets à impulsion électrique. Lorsque la voiture a démarré, des manifestants étaient projetés au sol et frappés, certains manquant de finir sous les roues.

La quasi-totalité du cortège s’est alors dirigée vers le commissariat situé à deux pas : « Libérez notre camarade », « On veut la même retraite que la police », « Arrêtez les violeurs, pas les tagueurs ». Une centaine de militants tiendra bon pendant des heures, jusqu’à l’annonce de la mise en garde à vue de notre camarade qui était jusque-là entendu « librement ». Il ressortira le lendemain matin après 18 heures de détention et une convocation au tribunal le 11 avril. Nous serons évidemment tous là pour lui apporter notre soutien et dénoncer cet excès de zèle, tant du côté de la police que des magistrats.

Car tout s’apparente ici à une tentative d’intimidation, quand on revoit les images de brutalité démesurée, les blessures et les brûlures de taser ici ou là pour un graffiti qui a été nettoyé dans l’heure et pour lequel le député a annoncé qu’il ne porterait pas plainte. Tentative bien vaine car, dès le 13 mars, des actions de blocage d’une ampleur pas encore atteinte dans le département jusqu’ici sont en cours et nous y serons plus nombreux et déterminés que jamais !

Correspondant