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À Sciences Po, Macron réprime le soutien aux Palestiniens

Le 12 mars à Sciences Po

« État d’Israël assassin, Sciences Po complice ! » c’était un des slogans que chantaient hier soir les étudiants de Sciences Po Paris, malgré l’interdiction d’un rassemblement de solidarité au peuple palestinien par la préfecture. Interdiction doublée d’un lock-out total de l’université ! Mais pour l’instant, ni le lock-out, ni les nombreux camions de CRS et motos de la Brav-M n’ont eu raison des étudiants dont Macron déplore le « séparatisme ».

Car plutôt que de s’indigner du génocide en cours à Gaza, Macron a choisi de déplorer une action pacifique qui a eu lieu à Sciences Po le 12 mars. Pendant quatre heures, un amphithéâtre a été occupé par une centaine d’étudiants, avec chants de soutien et drapeaux palestiniens. L’entrée n’a été refusée à aucune personne en raison de sa religion, ni même de ses opinions politiques supposées ou avérées. La seule étudiante qui s’est vu refuser l’accès le confirme dans son interview au Parisien. Dans un communiqué, le Comité Palestine de Sciences Po, qui a organisé l’action du 12 mars, rappelle que la « personne qui s’est vue temporairement refuser l’entrée a été reconnue comme ayant par le passé filmé et affiché sur les réseaux sociaux des militant-e-s pro-palestinien-nes, qui ont de ce fait subi des vagues de harcèlement inacceptables ».

Gouvernement et médias se lancent dans un procès en sorcellerie

Voilà les « agissements intolérables ayant eu lieu au sein de l’établissement », que l’école s’est empressée de condamner ! Dans les 24 heures, elle a déclenché une enquête, Macron en a parlé en Conseil des ministres, BFM et tous les médias ont répercuté l’affaire, et le lendemain le Président envoyait Gabriel Attal sur place. À la suite de quoi ce dernier a déclenché l’article 40 du Code de procédure pénale, qui revient essentiellement à menacer les organisateurs de l’occupation de poursuites judiciaires.

C’est encore le gouvernement qui a interdit hier le rassemblement prévu à 18 heures pour dénoncer cette répression et le génocide. Il a montré son vrai visage : derrière les tweets de Macron qui se dit « solidaire » de ceux qui meurent sous les bombes à Rafah, il continue de soutenir l’État d’Israël. Et en France, il continue de réprimer ceux qui s’opposent au génocide et dénoncent son hypocrisie.

Ce ne sont ni les enfants affamés dans l’enclave de Gaza, ni les bombes qui ont fait plus de 30 000 morts qui méritent l’attention et l’indignation de nos dirigeants. Au contraire, pour Macron et Attal, en passant par tous les éditorialistes de BFM et consorts, il vaut mieux faire le procès d’une réunion de soutien aux Palestiniens, quitte à envoyer des centaines de CRS pour encercler les bâtiments vides de Sciences Po. Ils ont nassé une cinquantaine de manifestants, et tenté de disperser les autres, mais jusqu’à 80 étudiants ont quand même manifesté dans les rues alentour hier soir. Tant que le génocide continue, les étudiants de Sciences Po continueront de le dénoncer, comme des dizaines de milliers d’autres en France.

Louis Trova